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Les Favorites Royales

Les Favorites Royales
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8 avril 2011

Introduction

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Depuis l'époque des Mérovingiens, sous les rois Francs, la maîtresse royale vivait dans l'ombre, occupée à être l'objet ou le jouet des plaisirs sensuels de son amant. Ce n'est que sous les Valois, sous le règne de Charles VII, qu'elle atteint son apogée, celle de favorite officielle (qui signifie maîtresse préférée du roi). La première favorite officielle du roi, à être reconnue, fût Agnès Sorel. Une favorite royale se devait alors d'être belle, saine, intelligente, intrigante et spirituelle, sinon sans ces trois dernières qualités, comment pouvait-elle occuper plus longtems, le coeur et l'esprit de son amant; comment sa faveur, pouvait-elle durer; comment pouvait-elle les intrigues ou les complots menés contre elle? Etre maîtresse royale n'était de la prostitution, mais une grande place qu'il fallait tenir avec une grande habileté. Toutes les amourettes des rois ne portèrent jamais le titre de «favorite royale». Il était réservé à des rares occasions, ce qui explique encore son importance. Avoir aussi de maîtresse était un signe de gloire, prestige et les rois sans maîtresses suscitèrent bien plus de moqueries que de respect, comme ce fût le cas Louis XVI. C'est à partir du règne de Louis XIV que le statut de favorite officielle fût très envié car celui-ci donnait terres et châteaux à ses maîtresses et légitimait les enfants nés de leur union. Les maîtresses royales ne furent pas seulement les putains de leurs rois (comme l'on disait à l'époque), elles surent chacune marquer leur siècle comme : le style Pompadour, la coiffure Fontanges, les robes battantes de Madame de Montespan qui devinrent plus tard les robes à la française. Parmi les favorites royales les plus importantes, nous pouvons citer : Agnès Sorel, Diane de Poitiers, Gabrielle d'Estrées, la marquise de Montespan et la marquise de Pompadour. Venez découvrir ces figures marquantes de l'histoire et n'hésitez pas à y laissez vos remarques.


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20 août 2022

Louise Jeanne de Durfort, maîtresse de Louis François de Bourbon-Conti

Fille unique d'Emmanuel-Félicité de Durfort, Duc de Duras et de sa première épouse, Charlotte-Antoinette de la Porte-Mazarin, Louise Jeanne naît le 1er septembre 1735 à Paris. Descendante de la célèbre Hortense Mancini par sa mère, elle va hériter à la mort de cette dernière, peu après sa naissance, entre autres des duchés de Rethel, de Mayenne, de La Meilleraye et de Mazarin, de la baronne de Parthenay, de la principauté de Château-Porcin, de la terre de Belfont, etc… Elle sera la dernière à porter le titre de duchesse de Mazarin, et le duché de la Meilleraye sera vendu après 1776 au comte d’Artois.

Son père épousera en secondes noces, Louise-Françoise-Maclovie-Céleste de Coetquen, avec qui elle aura deux fils : Emmanuel-Céleste-Augustin de Durfort, duc de Duras, (1741-1800) et Charles Armand Fidèle de Durfort, comte de Duras (1743-1804).

Louise Jeanne de Durfort-Duras est mariée à ses 12 ans, le 2 décembre 1747 à son cousin, Louis-Marie d'Aumont, duc d'Aumont et de Villequier, dans la maison duquel elle apporte les biens de sa famille maternelle. Elle est présentée par la suite à la Cour et prend le tabouret le 16 décembre 1747. Ils auront ensemble, une fille unique, Louise d'Aumont (1759-1826), mariée à Honoré IV, prince de Monaco, et par qui descendent les actuels princes de Monaco.

La duchesse d'Aumont sera nommée dame pour accompagner Madame Adélaïde en 1756. Elle se démettra de cette fonction quatre ans plus tard, en faveur de sa belle-soeur, la duchesse de Villequier. Les méchantes chroniques racontent que Madame Adélaïde se faisait lire par la duchesse d'Aumont, de la littérature légère, du temps de son service chez la princesse.

La duchesse de Mazarin et le duc d’Aumont se séparent dès 1760 quant aux biens propres. Le duc se voit interdit de la gestion et administration des seigneuries de Chilly, Longjumeau, Massy et dépendances. N’ayant donc aucunement besoin de la fortune de son époux, elle vit une vie de faste et d’excentricités rapportées par ces contemporains. Mais ses dépenses excessive la font interdire la gestion de ses biens en 1763, ce qui ne l’empêche pas de poursuivre les luxueux aménagements de son château de Chilly, de ses hôtels de Paris, Versailles et Fontainebleau.

En septembre 1770, la duchesse de Mazarin fête l’union du Dauphin Louis et de Marie-Antoinette au château de Chilly-Mazarin en y donnant un somptueux souper accompagné d’une kermesse dont la Gazette de France et le Mercure se font l’écho. Elle y reçoit et y donne également une fête en l’honneur du Roi de Danemark.

Elle posséda également à partir de 1767 un hôtel sur le quai Malaquais, à l’emplacement de l’actuelle école des Beaux-Arts, somptueusement décoré par les artistes les plus novateurs comme Belanger et Chalgrin

Dans ses mémoires en 1780, Madame Vigée Lebrun raconte quelques anecdotes cocasses sur cette dame :

« Pendant ma grossesse, j'avais peint la duchesse de Mazarin, qui bien que n’étant plus jeune, était toujours très belle.... On prit l’habitude de dire de cette dame avait été bénie par trois fées à sa naissance : les fées de la richesse, de la beauté et de la guigne. Il est vrai en effet que la pauvre femme ne pouvait absolument rien faire, sans que cela soit ruiné par quelque catastrophe. Il y eut un certain nombre d'histoires bien connues au sujet de ses divers malheurs ; voici l’un des incidents les moins connus. Un soir, elle organisa un dîner pour soixante personnes et eut l'idée de placer un énorme pâté en croûte au milieu de la table, dans lequel on mit cents petits oiseaux vivants. Au signe de la duchesse, le pâté en croûte fut ouvert et une folle bourrasque d’oiseaux sauvages vola aux visages des invités, s'enfonçant dans les cheveux soigneusement coiffés des dames. Vous pouvez imaginer les cris perçants, les trempes frangés ! Il était presque impossible de se débarrasser des créatures infernales. Finalement, chacun se leva de table, jurant et maudissant la stupidité de l'idée. »

Si les mémorialistes lui reconnaissent un très beau visage aux traits réguliers, un joli teint et des yeux superbes, en revanche, ils sont plus acerbes quand ils parlent de sa silhouette allant de « grande et forte comme une caryatide » à « énorme » voire « monstrueusement grosse ».

Elle fut dans sa vie privée ce que l’on appelait à l’époque une «dame de volupté». On lui connait de nombreuses aventures, parmi lesquels, Antoine de Malvin de Montazet, archeveque de Lyon, Louis François de Bourbon Conti (1717-1776), prince de sang et dernier prince de Conti, dont elle aurait eu une fille illégitime, et Radix de Sainte-Foy, trésorier général de la marine et Intendant des finances du comte d'Artois. En 1768, un rapport de police indique que: « La duchesse de Mazarin vient de donner congé à monsieur de Pelletier de Morfontaine qui la sert depuis des années, pour le remplacer par monsieur de Sainte Foy, trésorier de la marine qui entretient un commerce clandestin avec la demoiselle Vaubernier». (La future comtesse du Barry). Elle lui léguera 100 000 écus; somme aurait en fait été destinée à l’enfant naturelle née de leur relation, Anne Radix de Saint Foy, dite Mademoiselle de Neuilly.

Le comte de Maurepas, ministre de Louis XV et Louis XVI, fut aussi un de ses amants. Ses contemporains n'épargnèrent guère Monsieur de Maurepas qui passait pour impuissant, ce qui donna lieu à un couplet relatant ses amours avec la femme du duc d'Aumont :

De l'esprit, des talents, hélas !
Pourquoi faut-il que Maurepas
De l'homme n'ait que la figure ?
D'Aumont, si tu n’es pas cocu
Rends en grâce à la nature
C'est elle qui n'a pas voulu !

Dans les années 1770, elle fit partie des proches de la comtesse du Barry. Mme du Deffand écrira à ce propos « on ne peut pousser l’héroïsme de la bassesse et du ridicule à un plus haut degré ». Détestée par la dauphine Marie Antoinette pour sa proximité avec la maitresse royale, elle se retira définitivement de la cour en 1774 à la mort de Louis XV.

Elle décédera, couverte de dettes, à Paris le 17 mars 1781 à Paris, à l'âge de 45 ans. Elle fut inhumée à Chilly. À son décès, il fut dit: "La duchesse de Mazarin, célèbre pour ses galanteries, est à la mort, elle n'est que dans sa 42ème année, mais en bonne conscience, elle en a vécu 84".

Le vicaire de Chilly déclara qu'elle avait été une Madeleine pécheresse et malheureusement pas une Madeleine repentante.

29 janvier 2018

Arthuse de Lavieu, dame de Nades, petite maîtresse de Charles VII

Née vers 1535, elle était la fille de Jacques de Lavieu, seigneur de Feugerolles et de Jeanne Cassinel. Par sa mère, Arthuse a un lien de parenté avec Biette Cassinel, célèbre maîtresse de Charles V Le Sage.

Elle est mariée en 1455, avec Jean de Montmorin, seigneur de Nades, avec qui elle aura cinq enfants. Après son mariage, elle devient rapidement la dame d'honneur de la reine Marie d'Anjou. Elle ne tarde pas à se faire remarquer par le roi Charles VII qui en fait sa maîtresse de 1456 à 1458. Pendant leur liaison, il la rencontre au château du Châtelard, près d'Ébreuil, où il séjourne à plusieurs reprises. Le Châtelard appartient alors au beau-frère d'Arthuse, Charles de Montmorin. Le roi lui octroiera successivement 154 écus en 1458 et 100 écus en 1459.

Elle exercera sa fonction auprès de la reine jusqu'à la mort de celle-ci en 1463, et après on perd toute trace d'elle. 

18 janvier 2018

Marie Louise de Marny, petite maîtresse du Bien-Aimé

Marie Louise de Marny naquit vers 1737. Elle aurait fait partie du « Parc-aux-Cerfs » en devenant la maîtresse de Louis XV. C’était une fort jolie personne, la figure mignonne, enfantine; son portrait au pastel a été conservé dans une collection particulière, assure Vatel; elle porte une rose dans les cheveux, un collier de grosses perles et une mante noire. On a ainsi un spécimen du genre de beauté qui plaisait à Louis XV.

 

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Maitresse de Louis XV, elle lui aurait rapidement donné un enfant, avant que le roi ne la marie à un banquier gênois, Octave Marie Pie Giamboni, avec qui elle aura deux autres enfants. Manuel, dans sa Police dévoilée, laisse entendre que Giamboni « n’eut pas à se repentir de s’être marié à une élève du Parc-aux-Cerfs où l’on apprenait aux demoiselles que l’amour est un jeu comme un quadrille… qu’on change d’amour à chaque coup ». Les époux Giambone demeuraient, en 1780, rue de Bondy, no26.

Le reste de sa vie reste fort peu connue. Elle fut arrêtée sous la Révolution du 20 ventôse an II au 28 thermidor an II (10 mars 1794-15 août 1794), alors qu'elle souffre d'un cancer du sein. On suppose qu’elle mourut peu après. Son mari quant à lui, mourut en 1797.

24 août 2014

Jeanne Le Cocq, dame de la Commune-en-Brie

Fille de Jean Le Cocq, seigneur de La Commune-en-Brie et de Madeleine Bochart, elle épouse vers 1512 Jacques Dishomme seigneur de Cernay-en-Beauvaisis qui était réputé être le plus riche de tous les gens de robe. Ils n'auront aucun enfant.

Il semble qu'elle soit devenue la maîtresse de François Ier alors que celui-ci était encore le comte d'Angoulême. C'est Marguerite, la soeur de François 1er qui relate cette liaison de son frère dans "l'Heptaméron".Jeanne reste plusieurs années la maitresse de François, alors désigné comme héritier par le roi Louis XII. En 1509 plus attaché à Jeanne qu'à sa future femme, Claude de France, il déclare : « j'estime certes cette fille du roi mais je ne pourrai jamais l'aimer ; pour l'amour, il est d'autres prés où sans presque me baisser j'aurai tout plaisir de cueillir à foison les plus capiteuses corrolles ».

Il semble aussi qu'elle ait été la maîtresse du duc de Suffolk qui avait accompagné la princesse Mary Tudor venue épouser Louis XII. Le duc logeait alors chez son époux.

La relation de Jeanne et de François Ier cessa à l'avénement de ce dernier au trône.

Après la mort de son époux, elle se maria en secondes noces avec Pierre Pedrier, seigneur de Bobigny dont elle aura deux fils : Pierre et Guillaume.

Elle décéda le 13 avril 1546 à Paris sans doute dans un âge avancé.

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3 août 2014

Les petites maîtresses de Charles VII

Éléonore de La Pau :

Originaire de Touraine, elle était demoiselle d’honneur de la reine Marie d’Anjou depuis 1419. Elle fut une des maîtresses de Charles VII. Elle aurait hébergé un moment Jeanne d'Arc dite la Pucelle. Elle épousa Jehan Dupuy (un conseiller Yolande d'Aragon) entre 1425 et 1429.

Jeanne de Maignelais :

Soeur de Antoinette de Maignelais, elle naquit vers 1440. Elle devint fille d'honneur de la reine Marie d'Anjou vers 1450. C'est sa soeur voulant réveiller les sens dégourdis du roi qui l'aurait introduite dans le lit de Charles VII.Elle sera sa maîtresse pendant un court moment puis épousera le 24 mai 1456 Jean, vicomte de Comborn avec qui elle aura 3 enfants. Sa date de décès demeure inconnue.

Antoinette de Villequier :

Belle soeur d'Antoinette de Maignelais, c'est par l'entremise de celle-ci qu'elle deviendra la maîtresse du roi. Celui-ci lui fera obtenir une pension de 500 livres en 1450. Elle épousera en 1451 Jean de Lévis, seigneur de La Roche-en-Renier. Ils n'auront pas d'enfants.

Marguerite de Villequier :

Soeur de la précédente, comme celle-ci, elle sera poussée par sa belle-soeur dans le lit du roi et deviendra sa maîtresse pour une courte durée. Elle épousera Antoine d'Aubusson, seigneur du Monteil-au-vicomte avec qui elle aura quatre enfants.

 

3 août 2014

Jeanne de Louvet, vicomtesse de Joyeuse

Fille du président du Parlement de Provence Jean Louvet et de Métheline Lagane, Jeanne naquit vers 1400. Elle devint fille d'honneur de la reine Marie d'Anjou en 1419. Elle sera présentée au roi par son beau frère René d'Anjou. Selon le pape Pie II, « la reine n'ignorait pas que c'était son frère qui lui opposait des putains, elle pleurait et se lamentait de se voir chaque jour abandonnée et délaissée. »

Les rencontres sont organisées au manoir de Roberdeau (au pied du chateau de Chinon) par une galerie souterraine qui reliait la résidence au manoir.

Elle épousera Louis II vicomte de Joyeuse avec qui elle aura cinq enfants.

Après sa relation avec Charles VII, Jeanne bénéficiera d'une pension de la part du roi jusqu'à la mort de ce dernier en 1461. Après on perd toute trace d'elle.

12 juillet 2014

Bertrade de Laon dite Berthe au Grand Pied

Bertrade ou Berthe de Laon dite Berthe au Grand Pied née vers 720 était la fille du comte Caribert de Laon. Affligée probablement d'un pied-bot, son surnom serait dû à ce pied qu'elle aurait eu plus grand que l'autre.

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Son père est le comte Caribert de Laon, lui même fils de Bertrade, co-fondatrice du monastère de Prüm. Le père du comte Caribert est probablement apparenté aux Hugobertides. Ici s'arrêtent les certitudes.

Pour diverses raisons, onomastiques et liées à la documentation, il est possible que Bertrade de Prüm (grand-mère de Berthe au Grand Pied) soit une fille du roi mérovingien Thierry III et de Clotilde Dode. Le nom de sa mère est inconnu, mais on s'accorde pour des raisons onomastiques sur le fait qu'elle se prénommait Gisèle d'Aquitaine.

Bien qu'elle est reconnue comme unique épouse de Pépin le Bref, il y a des écrits qui prétendent que Pépin était d'abord marié avec Leutburgie ou Leutberga dont il aurait eu cinq enfants, totalement inconnus par ailleurs. Cette légende est peut-être une confusion due au poème d'Adenet le Roi, écrit en 1270 « Li Roumans de Berte aus grans piés »

Berthe serait donc devenue la maîtresse de Pépin vers 741 alors que celui-ci était marié à Leutburgie. Il n'allait pas tarder de la répudier pour épouser ensuite Betrarde.

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La date de son mariage a été aussi sujet à discussion. Les Annales de Prüm mentionnent 743 ou 744 et les Annales de Saint-Bertin indiquent 749. La date de la naissance de Charlemagne n'est pas non plus connue. La date de 742 est avancée par le père Anselme, qui reprend l'unique témoignage d'Eginhard, qui dit dans sa Vita Karoli Magni que Charlemagne avait 72 ans à son décès en 814. Mais il est apparu qu'Eginhard paraphrasait la Vie des douze Césars de Suétone, ce qui fait la fiabilité de l'âge de Charlemagne incertaine. Les Annales de Lorsch disent que la naissance a eu lieu un 2 avril. En 755, un clerc irlandais du nom de Cathuulf rappelle à Charlemagne que tout le clergé s'était mis en prière pour que le roi et la reine aient un enfant : cela suppose une naissance forcément légitime, pour que le clergé fasse une telle action et plusieurs années après le mariage. Les Annales Petaviani donnent la date de 747, mais posent un problème : elles précisent également que Charlemagne est né après le départ de son oncle Carloman pour Rome, évènement qui a eu lieu le 15 août 747. De plus, en 747, Pâques tombe le 2 avril et les chroniqueurs n'auraient pas manqué de signaler cette coïncidence. C'est pour ces raisons que la naissance de Charlemagne est probablement à dater au 2 avril 748, et le mariage de ses parents à 743 ou 744.

Elle donne naissance à Carloman en 751. Elle est couronnée reine avec son mari à Soissons, en 751, après la déposition du dernier roi mérovingien Childéric III. En juillet 754, elle et ses enfants reçoivent la bénédiction du pape Étienne II lors du sacre de son époux à Saint-Denis. Berthe est très active pendant le règne de son mari, qu'elle conseille et accompagne dans ses expéditions guerrières, cependant quelques années plus tard, Pépin le Bref envisage de la répudier pour des raisons non connues, mais le pape s'y oppose. Selon Settipani, Pépin voulait épouser une femme nommée Angla, fille de Theodrade. À la mort de Pépin, en 768, elle fait monter sur le trône ses deux fils Charles et Carloman, sans pour autant leur abandonner totalement le pouvoir et garde une grande influence sur eux. Elle arrange notamment le mariage en 770 de Charles avec Désirée de Lombardie qu'il répudiera lorsqu'il entrera en guerre contre son beau-père pour s'emparer de ses États. Elle tente également vainement de maintenir l'entente entre les deux frères.

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À la mort de son frère Carloman, en 771, Charles s'empare de ses possessions, et écarte sa mère qui quitte Aix-la-Chapelle où elle réside pour se retirer à l'abbaye de Choisy-au-Bac près de Compiègne où elle meurt le 12 juillet 783 (le 4 des nones de juillet).

15 juin 2014

Les concubines et épouses de Clotaire Ier

Ingonde :

Fille de Baldéric de Thuringe, elle aurait été concubine de Clotaire Ier puis l’épousa vers 517. Ils eurent ensemble six enfants dont trois furent des rois francs.

D’après Grégoire de Tours Clotaire « l’aimait d’unique amour ».

C’est elle qui aurait présenté sa soeur Arégonde au roi comme une jeune fille cherchant à trouver un fiancé convenable. Le roi ne trouvera meilleur fiancé pour Arégonde que lui-même et l’épousera. Ingonde se trouvera ainsi délaissée au profit de sa soeur. Sa date de mort reste inconnue.

Arégonde :

Née en 505, elle était la soeur cadette de la reine Ingonde.

Comme le relate Grégoire de Tours, un jour, enhardie par la bonté du roi, la reine Ingonde osa lui dire : « le roi monseigneur a fait de sa servante ce qu’il lui a plu, et il m’a appelée à son lit ; j’ai une sœur nommée Aregonde qui est attachée à votre service : si vous voulez mettre le comble au bien que vous m’avez fait, vous procurerez un mari puissant et riche à ma sœur votre servante, afin que rien ne m’humilie, et que, au contraire, élevée par une nouvelle faveur, je puisse vous servir encore plus fidèlement ».

Le roi répondit : « Voyons ta sœur, fais-la moi connaître ». Apprenant qu’elle habitait une maison du domaine royal, il alla la voir ; il la trouva belle, et quelques jours après, revenant auprès d’Ingonde : « La grâce que ta douceur désirait de moi, je te l’ai accordée. J’ai cherché pour ta sœur un homme riche et vaillant ; je n’en ai point trouvé qui lui convînt mieux que moi-même ; apprends donc que je lui ai donné le titre d’épouse, ce qui, je pense, ne te déplaira pas. » Ingonde dit alors : « Que mon seigneur fasse ce qui lui semble bon, pourvu que sa servante ne perde pas ses bonnes grâces. »

Arégonde devint ainsi l’une des nombreuses reines de Clotaire Ier comme c’était la coutume chez les Mérovingiens.

De cette union naquit Chilpéric, futur roi des Francs de Neustrie.

Arégonde mourut vers 575.

Chunsène ou Chusinde ou Grinside :

Les chroniqueurs de l’époque ne rapportent rien de particulier sur Chunsène si ce n’est qu’elle donna vers 520 un fils au roi, Chramne qui connut une fin tragique.

Gondioque ou Gontheuque:

Fille de Gondebaud, roi des Burgondes, et de Caretène, Gontheuque fut mariée jeune à Clodomir, roi d’Orléans et lui donna trois enfants : Théobalde (ou Théobald) né en 520, Cloud né en 522 et Gonthier (ou Gontaire) né en 523. Quelques temps après, son mari fut tué lors de la bataille de Vézeronce. Théobald et Gonthier sont assassinés par les frères du roi d’Orléans qui veulent se partager le royaume de leur frère défunt. Seul Cloud est sauvé par les braves de Clodomir, il fut plus connu sous le nom de saint Cloud et mourut en 560.

Grégoire de Tours affirme qu’après la mort de son mari, Gontheuque épousa « sans délai » Clotaire Ier, frère de Clodomir. Elle mourra huit ans plus tard vers 532. Un certain Gondebaud (ou Gondevald) né vers 530 et mort en 585, prétendit être le fils de Clotaire et de Gontheuque, mais réclama en vain sa part du trône. Il s’était réfugié tout enfant à la cour de Constantinople, et par esprit d’intrigue, Gontran Boze vint l’y chercher vers 577, après la mort de Mérovée (l’un des enfants de Chilpéric Ier, fils de Clotaire) afin qu’il fît valoir ses droits. Gondebaud fut tué. Jamais on n’a su si ses prétentions étaient ou non fondées.

Waldetrude :

Fille de Wachon, roi des Lombards et de la reine Ostrogothe, elle épousa en 552, Théodebalde ou Thibaut, roi d’Austrasie âgé de 16 ans, qui la laissera veuve trois ans plus tard. Ils auront eu deux enfants ensemble. Aussitôt Théobald mort que Clotaire décida de s’emparer du royaume d’Austrasie et prit Waldetrude pour épouse mais ne tardera pas à la répudier l’année suivante. Aussitôt délaissée, Waldetrude convolera en troisièmes noces Garibald de Bavière, duc de Bavière avec qui elle aura trois enfants. Sa date de mort demeure inconnue.

 

Source : http://www.france-pittoresque.com

25 mai 2014

Basine de Thuringe, concubine puis épouse de Childéric Ier

Basine (en latin Basina), fille de Medelphus de Thuringe et de Basine de Saxe, naquit vers 445. Elle était l'épouse du roi Basin de Thuringe puis la concubine et l'épouse de Childéric Ier, roi des Francs Saliens.

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Selon Grégoire de Tours, Childéric s’abandonna à une honteuse luxure, déshonorant les femmes de ses sujets. Ceux-ci, s’indignant de cet outrage ; le détrônèrent (457). C'est Ægidius qui est nommé à sa place. Childéric va alors à Thuringe où le roi Bisin ou Basin l'accueillit. Âgé de 23 ans, il était parfaitement bien fait, d'une taille riche, les cheveux blonds, libéral et spirituel. La femme de Basin, qui s'appelle Basine, jeune encore, pouvait passer pour belle, Childéric la remarqua et la séduisit et une liaision se noua entre eux. Leurs amours dureront huit ans, période que dura le séjour de Childéric à la cour du roi de Thuringe.

Avec la complicité de l'un de ses serviteurs Vidomare ou Guyemans, Childéric parvient à recouvrer son trône. Basine l'aurait rejoint, abandonnant ainsi son époux et enfants. Comme il lui demandait avec empressement par quel motif elle venait d’un pays si éloigné, elle lui aurait répondu : "J’ai reconnu ton mérite et ton grand courage ; je suis venue pour rester avec toi : sache que si j’avais connu, dans des régions au-delà des mers, un homme plus méritant que toi, j’aurais désiré d’habiter avec lui." Childéric enchanté, l’épousa. Ce mariage fut l'origine de la haine de deux peuples : les Francs et les Thuringiens.

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Basine et Childéric

De leur union naquirent quatre enfants :
1. Clovis 1er, premier roi des Francs
2. Alboflède, religieuse
3. Audeflède , épouse de Théodoric, roi des Ostrogoths
4. Lantilde, religieuse également

Basine passait pour une femme intelligente et économe et elle s'appliqua à faire de Childéric, un roi actif, vigilant et appliqué. Quand celui-ci mourra en 481, c'est son fils aîné Clovis qui lui succédera. Basine survivra 10 ans à son mari pour s'éteindre en 491, âgée de 46 ans.

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