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Les Favorites Royales
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26 juillet 2012

Marie-Rosalie de Piennes, marquise de Châtillon

Fille d’Antoine de Brouilly, marquis de Piennes (v.1611-1676) Françoise Godet (v.1630-ap.1678), Marie-Rosalie de Brouilly de Piennes dite Mademoiselle de Brouilly née vers 1665. Il semble qu’elle serait devenue à dix-sept ans, en 1682, une maitresse passagère du Roi-Soleil. Agée d’à peine vingt ans, elle est mariée le 28 mars 1685 à Paris à Alexis-Henri, marquis de Châtillon (1650-1737) et cinq enfants naitront de leur union :

A vingt-quatre ans, en 1689, elle entre au service de Madame, belle-sœur de Louis XIV et devient sa dame d’atour. Saint Simon dira d'elle et de sa sœur : "c'était deux beautés fort différentes, toutes deux grandes et parfaitement bien faites"... 

Le mariage du marquis et de la marquise de Chatillon ne tarde pas à battre de l’aile. Ne s’entendant pas à merveille, les époux décident de se séparer en novembre 1693. Dangeau note dans son journal : « M. et Mme de Chatillon se séparent ; M. de Chatillon garde son bien et celui de sa femme ; elle ne jouira que de ce qu’elle touche de Monsieur et de Madame pour sa charge de dame d’atour… Ils ont partagé leur appartement ici et même ont fait murer la séparation. » Rosalie a alors 28 ans.

En 1694, Saint-Simon note : «  Il y avait eu aussi pendant la campagne quelques changements chez Monsieur. Il permit à Châtillon, son ancien favori, de vendre à son frère ainé la moitié de sa charge de premier gentilhomme de sa chambre. Châtillon avait épousé par amour Mlle de Piennes ; c’était, sans contredit, le plus beau couple de la cour, et le mieux fait, et du plus grand air. Ils se brouillèrent et se séparèrent à ne se jamais revoir. Elle était dame d’atours de Madame, et sœur de la marquise de Villequier, aussi mariée par amour. M. d’Aumont avait été des années sans y vouloir consentir. Enfin, Mme de Maintenon s’en mêla, parce que la mère de cette belle était parente et de même nom que l’évêque de Chartres, directeur de Saint-Cyr et de Mme de Maintenon, laquelle enfin en était venue à bout. »

Après dix-sept ans d’exercice de charge de dame d’atour chez Madame, Mme de Châtillon décide de se retirer. En novembre 1706, Dangeau écrit : « Mme la comtesse de Chatillon… a prié Madame de trouver bon qu’elle se retirât… On conserve à Mme de Chatillon son logement ici et le logement qu’elle a au Palais-Royal à Paris qui est fort beau. »

M. de Saint Simon parle ensuite du retrait de Mme de Chatillon de sa charge d’auprès de Madame : « Mme de Châtillon, dame d'atours de Madame, demanda à se retirer. Elle conserva mille écus de deux mille qu'elle avait, ses logements du Palais-Royal et de Versailles, et une place de dame de Madame, comme la maréchale de Clérembault et la comtesse de Beuvron en a voient eu depuis la mort de Monsieur. Elle était sœur cadette de la duchesse d'Aumont, et se piquèrent toute leur vie d'une union intime: toutes deux du nom de Brouilly, filles du marquis de Piennes, chevalier de l'ordre en 1661, mort gouverneur de Pignerol en 1676, n'ayant laissé que ces deux filles d'une Godet des Marais, ce qui, dans la faveur de M. de Chartres, Godet des Marais aussi et leur oncle, leur servit fort auprès de Mme de Maintenon. C'étaient deux fort grandes personnes, les mieux faites de la cour; Mme d'Aumont plus belle, Mme de Châtillon, sans beauté, bien plus aimable; toutes deux mariées par amour. M. de Châtillon, qui était l'homme de France le mieux fait, et dont la figure fit sa fortune chez Monsieur, en obtint, malgré Madame, cette place de dame d'atours quand Mme de Durasfort mourut, qui l'avait été lorsque Mme de Gordon la quitta, qui l'avait été auparavant de feu Madame; et pour tout accommoder, le roi permit que Madame eût une seconde dame d'atours, laquelle voulait opiniâtrement Mme de Châteauthiers, une de ses filles d'honneur, que cette place fit appeler madame. L'amour ne dura que peu d'années entre M. et Mme de Châtillon. Ils se brouillèrent et se séparèrent avec éclat, et quoique dans la nécessité de passer leur vie dans les mêmes lieux par leurs charges, et de se rencontrer tous les jours, ils ne se raccommodèrent jamais. Mme de Châtillon n'avait jamais été trop bien avec Madame. Elle était extrêmement du grand monde et importunée de l'assiduité. Avec un esprit médiocre, elle prétendait en avoir beaucoup, et devenait ridicule en étalant du bien-dire et de l'écorce de science tant qu'elle pouvait; flatteuse, moqueuse et méchante. Elle et sa sœur étaient bien avec Monseigneur et fort des amies de Mme la princesse de Conti de tout temps. Jamais on ne vit un plus beau couple ni de si grand air que M. et Mme de Châtillon. »

Elle y restera jusqu’en 1708, date ou Louis XIV redistribue les appartements et celui de Mr et Mme de Chatillon à la princesse de l’Espinoy. Marie Rosalie de Bouilly de Piennes, marquise de Chatillon meurt le 12 septembre 1735, âgée de 70 ans. Son époux la suit dans la tombe deux ans plus tard, âgé de 87 ans.

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