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Les Favorites Royales
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23 juin 2013

Élisabeth-Charlotte Huguet de Sémonville, comtesse d'Estrades

comtessedestrades2Élisabeth-Charlotte Huguet de Sémonville serait née en 1715. 

La famille Huguet de Semonville aurait pour origine Bertrand François Huguet (1640-1729), seigneur de Semonville, secrétaire du Roi et maître d’hôtel ordinaire du roi. Ce dernier fut marié à Charlotte Chaufourneau. 
Ils eurent deux filles Catherine et Elisabeth Huguet et deux fils dont le fils puiné nommé François Huguet de Sénonville, lieutenant au régiment des gardes françaises, commandeur de l’ordre deSaint Lazare, fut marié en 1709 à Elisabeth le Vasseur. 

Je n’ai pas trouvé d’information probante sur sa famille sinon que son frère, M. Huguet de Sémonville eut un fils nommé Huguet de Montaran, secrétaire du roi, et un petit-fils, Charles-Louis Huguet, marquis de Sémonville, grand référendaire de la Chambre des pairs.

Élisabeth-Charlotte Huguet de Sémonville épousa en première noces Charles Jean d’Estrades comte d’Estrades, né en 1709, cousin germain du mari de Mme de Pompadour.

Il avait pour père Godefroy Louis d’Estrades (mort en 1717), comte ou marquis d'Estrades, lieutenant général et pour mère, Charlotte Le Normant, de la famille des Le Normant, fermiers-généraux, à laquelle appartenait le mari de madame de Pompadour. C’est le lien tenu de parenté qui la liait à la marquise, et la faisait appeler sa cousine. 

Militaire, le comte d’Estrades fut tué au combat de Dettingen le 19 juillet 1743. 

Le comte d’Estrades eut pour frères et sœurs :
- Louis-Godefroy né en 1695.
- Marie-Charlotte née en 1696 mariée en 1717 à Pierre Jean de Romanet dont la fille Charlotte Rosalie de Romanet, comtesse de Choiseul Beaupré, (1732-1753), fut dame surnuméraire de mesdames en 1751
- Jean-Godefroy, Abbé d'Estrades (1697-1719).
- Anne-Renée née en 1700 mariée en 1720 à Henri Baschi seigneur du Cheyla, mort en 1725.

La comtesse d’Estrade fut présentée à la cour en 1745 et présenta à son tour Madame Le Normant d’Etioles, future marquise de Pompadour. 

Selon les Mémoires du président Hénault :
« [Mme d’Estrades] avait été la compagne de madame d'Etioles, quand elle arriva à la cour. Elles étaient parentes parce que M. d'Estrades était fils de mademoiselle Lenormand. C'était assurément un grand service que lui rendait madame d'Estrades, et il fallait bien de l'amitié pour cela, si des vues de fortune n'y étaient point entrées. Il n'y eut que madame la princesse deConti qui se joignit à elle et qui présenta madame d'Etioles à la cour. Madame de Pompadour se crut obligée de prendre soin de la fortune de madame d’Estrades, qui était médiocre. »

Selon M. de Luynes, le seul bien de Mme d'Estrades était un hotel particulier à Paris dans le Marais dont elle partageait la propriété avec son frère. 

En 1749, elle était nommée dame d’atour de Mesdames les Ainées. 

Grâce à Madame de Pompadour, Madame d'Estrade fut des petits soupers du roi. Elle intrigua mais échoua à supplanter la marquise en tant que maîtresse royale. Mais il semble qu'elle ne reussit qu'a etre une maitresse passagere du roi bien qu'aucun memorialiste de la cour ou contemporain ne l'atteste. Elle essaya également en vain de placer la jeune comtesse de Choiseul dans les bras de Louis XV. 

Elle fut la maîtresse de M. d’Argenson, adversaire déclaré de la marquise de Pompadour. Dans ses mémoires, Dufort de Cheverny indique : « Les ministres vivaient aussi dans leur coterie. Mme d’Argenson, fort particulière, vivait à Paris, était tous les jours dans sa loge à l’Opéra ; M. d’Argenson, se conservant par ses talents, brouillé avec Mme de Pompadour, vivait avec la marquise d’Estrades. »

Elle fut exilée de la cour en 1755. elisabethcharlottehuguetdesemonville

Son exil est rapporté dans le Journal historique et anecdotique du règne de Louis XV de Edmond Jean François Barbier : « Août 1755 — Dans le dernier voyage du roi à la Muette, du 3 de ce mois, il y a eu des nouvelles de cour. Madame la comtesse d'Estrade, dame d'atours de madame Adélaïde, fille de France, est en son nom Le Normant (sic), cousine germaine de M. Le Normant, fermier général et mari de la marquise de Pompadour. Par cette liaison, madame la Marquise lui avait marqué beaucoup d'amitié. Elle lui avait procuré cette place de dame d'atours lorsqu'on a fait une maison à madame Adélaïde, et elle était de tous les petits voyages et de toutes les parties du roi. 
Mercredi, 6, étant à la Muette, au bois de Boulogne, pendant que le roi était à chasser des perdreaux, elle demanda à madame la Marquise si elle ne pouvait pas aller deux heures à Paris pour affaires, et elle partit dans un carrosse du roi. Elle ne fut pas au bas de la montagne des Bons-Hommes de Passy, qu'un homme à cheval fit arrêter le carrosse et lui présenta, de la part du roi, un paquet qui contenait un ordre de donner sur-le-champ sa démission de sa place dedame d atours, et de ne plus reparaître à la cour. 
Cette nouvelle a fort étonné Paris ; on n'en sait pas la véritable cause, on ne fait que conjecturer. Elle était intime amie de M. le comte d'Argenson, ministre de la guerre. On ne sait si elle a reporté quelque chose de ce qui pouvait se dire dans l'intérieur ou aux petits soupers , soit à madame Adélaïde, soit à M. d'Argenson, ou si elle a dit ou fait quelque chose contre madame la Marquise, sa bienfaitrice. Bref, on ne sait rien. On dit seulement qu'elle a beaucoup d'esprit, mais qu'elle n'est pas jolie. Le roi a eu encore la bonté, dit-on, de lui accorder dix mille livres depension. C'est 
madame la marquise de Civrac, dame de compagnie, qui a la place de dame d'atours. »

Elle suivra alors M. d’Argenson dans son exil au château des Ormes. Elle lui survivra. Dans ses mémoires, le Président Hénault en fait un portrait peu flatteur : « M. d’Argenson lui sacrifia sa fortune et sa famille. Cependant cette femme n'était qu'une ingrate et une intrigante. A quoi sert d'avoir un esprit supérieur pour venir échouer sur un pareil écueil ? » 

Après 1764 et le décès de son amant, la comtesse d’Estrades se remariera à 50 ans passés avec Nicolas Maximilien Séguier de Saint-Brisson, comte de Saint-Brisson, mort en 1809. Il était plus jeune qu’elle de 20 ans. 

Elisabeth Charlotte Huguet de Sémonville mourra en 1784.

Source : ELISABETH CHARLOTTE HUGUET DE SEMONVILLE (1715-1784)

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