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Les Favorites Royales
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11 juin 2013

Irène du Buisson de Longpré, Mme Filleul

Jacques du Buisson, seigneur de Longpré marié en 1706 à Irène de Séran de La Tour dont il aura trois enfants :
- Irène du Buisson de Longpré (v.1720-1767)
- Jacques du Buisson, seigneur de Longpré (1728-1798)
- Rose du Buisson de Longpré (?-v.1767) mariée en 1761 à Jean Denis

Née vers 1720, elle épouse le 21 janvier 1747 dans la chapelle du château de Longpré, à Falaise dans le Calvados, avec Charles Louis Filleul, écuyer de neuf ans son cadet. Réputée pour ses mœurs légères, elle fit de son mari l'un des hommes les plus trompés du siècle. Sa liaison d'Irène avec le fermier général, Étienne-Michel Bouret alimentera les chroniques.

Selon Marmontel qui la décrit ainsi :

"C'étoit une femme d'un caractère très singulier, pleine d'esprit, et d'un esprit dont la pénétration, la vivacité, la finesse, ressembloient au coup d'oeil du lynx; elle n'avoit rien qui sentît ni la ruse ni l'artifice. Je ne lui ai jamais vu ni les illusions ni les vanités de son sexe: elle en avoit les goûts, mais simples, naturels, sans fantaisie et sans caprice. Son âme étoit vive, mais calme, sensible assez pour être aimante et bienfaisante, mais pas assez pour être le jouet de ses passions. Ses inclinations étoient douces, paisibles et constantes; elle s'y livroit sans foiblesse, et ne s'y abandonnoit jamais; elle voyoit les choses de la vie et du monde comme un jeu qu'elle s'amusoit à voir jouer, et auquel il falloit dans l'occasion savoir jouer soi-même, disoit-elle, sans y être ni fripon ni dupe: c'étoit ainsi qu'elle s'y conduisoit, avec peu d'attention pour ses intérêts propres, avec plus d'application pour les intérêts de ses amis. Quant aux événemens, aucun ne l'étonnoit, et dans toutes les situations elle avoit l'avantage du sang-froid et de la prudence."

Elle a été la maîtresse de Louis XV (au Parc-aux-cerfs) d'abord en 1750 puis en 1760. C’est pourquoi on a attribué abusivement au roi la paternité d’une fille née à la fin de l’année 1751 et prénommée Marie-Julie. Or, Marie-Françoise Constance Julie est née le 15 juillet ! Son géniteur serait plutôt le fermier général, Étienne-Michel Bouret, dont M. Filleul est le fournisseur et dont sa mère Irène est maîtresse et protégée…

Le contrat de mariage de Marie-Julie contresigné par le roi et la reine le 28 décembre 1766, la conforte hélas dans la croyance en sa bâtardise royale et en conséquence, elle méprisera toujours son généreux mais « vieil époux » Abel Poisson, marquis de Vandières et de Marigny, parvenu dans le monde grâce à sa sœur, « favorite royale » !

Après la mort, de leur fille unique, Jeanne Charlotte Adélaïde (29 décembre 1771- 25 mai 1772 Ménars), les Marigny se séparent à l’amiable. Le ménage n’a jamais été heureux par la faute d’Irène du Buisson de Longpré et surtout d’Adélaïde de la Tour de Séran (sa cousine imposée comme marraine de Jeanne Charlotte). Les deux ont beaucoup favorisé la frivolité de Mme de Marigny.

Irène du Buisson de Longpré, Mme Filleul meurt en 1767. 

Sa mort sera relatée ainsi par Jean Champagnol dans "la famille Poisson" :

"1767, cette année là, maman Filleul, mourait après avoir beaucoup aimé et beaucoup bu, car elle soignait ses douleurs d'estomac au malaga et le malaga l'emporta..."

La bâtardise semblait être dans les gènes de cette famille Filleul !

Une autre fille d'Irène, Adélaïde-Marie-Emilie Filleul (née le 14 mai 1761 à Paris), la cadette de Marie Françoise Julie Constance et dont le fermier général, Étienne-Michel Bouret est le supposé père, sera la mère et la grand-mère de deux bâtards célèbres:

- Son fils Auguste Charles Joseph de Flahaut de La Billarderie (Né le 21 avril 1785 à Paris et mort en 1870), est officiellement fils de Flahaut, maréchal de camp et Intendant des Jardins du Roi. En réalité, ainsi que ses contemporains le colportent, Charles de Flahaut est le fils de Talleyrand (1754-1838). Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, prince de Bénévent, évêque d'Autun, lui fait entamer une carrière militaire rapide et impressionnante. Il va être admis au service de Louis Bonaparte en 1801. Il manque de partir à Sainte-Hélène avec l’Empereur déchu. Il sera également diplomate et ambassadeur du roi Louis-Philippe Ier.
- Le petit-fils d’Adélaïde est donc le duc de Morny (1811-1865), né Charles Auguste Louis Joseph Demorny, demi-frère de Napoléon III, comme fils d’Hortense de Beauharnais, fille de l’impératrice Joséphine et femme de Louis Bonaparte, frère de Napoléon et roi de Hollande. C’est un financier et homme politique français de la Monarchie de Juillet, de la Seconde République et du Second Empire, député, ministre de l'Intérieur, président du Corps législatif et président du Conseil général du Puy-de-François.

Source: Informations fournies par François GERARD

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