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Les Favorites Royales
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8 décembre 2012

Françoise de Mailly, marquise de La Vrillière

Françoise est née le 30 août 1688. Elle est la fille de Louis (1662-1699), comte de Mailly et Marie-Anne-Françoise de Saint-Hermine (1667-1734).

Elle a pour frères et sœurs :

- Françoise-Louise (1689-1769) mariée le 11 janvier 1706 à Jacques-Antoine de Bauffremont (1683-1710), marquis de Listenois.
- Louis-Alexandre (1694-1748), comte de Mailly et de Rubempré, chevalier, capitaine lieutenant des gendarmes écossais du Roi, commandant la gendarmerie de France. Marié le 31 mai 1726 à sa cousine Louise-Julie de Mailly-Nesle (1710-1751), dame du Palais de la reine Marie Leszcynska de 1729 à 1742.
- Françoise-Anne (1695-1767) mariée le 09 juillet 1709 à Scipion (1660-1739) vicomte de Polignac.
- Louis (1696-1767) comte de Rubempré puis de Mailly, lieutenant-général, commandant la gendarmerie. Marié le 29 octobre 1731 avec Anne Françoise Elisabeth Arbaleste de Melun de La Borde (1710-1775), vicomtesse de Melun, dame du Palais de la Dauphine Marie Josèphe de Saxe de 1747 à 1767.
- François (1699-1757) chevalier de Mailly

Elle épouse le 01 septembre 1700 Louis Phélypeaux (1672-1725) marquis de La Vrillière, secrétaire d’état aux affaires générales de la religion prétendue réformée, secrétaire des ordres du roi puis membre du conseil de régence. Les noces sont célébrées dans la paroisse de Notre-Dame

De ce mariage sont issus les enfants suivants :

- Anne-Marie (1702-1716)
- Marie-Jeanne (1704-1793) mariée le 19 mars 1718 à Jean-Frédéric Phélypeaux (1701-1781) Comte de Maurepas
- Louis (1705-1777) comte de Saint-Florentin puis duc de La Vrillière
- Louise-Françoise 1708-03/03/1737 mariée le 21/05/1722 à Louis-Robert de Bréhan ?-1734 Comte de Plélo

Comme nous l’indique le duc de Saint-Simon, elle ne voulait pas se marier :
« Sa future ne fut pas si aise que lui : elle n’avait pas douze ans, elle se mit à pleurer et à crier qu’elle était bien malheureuse, qu’on lui donnât un homme pauvre si l’on voulait pourvu qu’il fut gentilhomme et non pas un petit bourgeois. Elle était en furie contre sa mère et contre Mme de Maintenon ; on ne pouvait l’apaiser ni la faire taire, ni faire qu’elle ne fit pas la grimace à La Vrillière et à toute sa famille qui accoururent la voir… Ils espèrent que c’était enfance qui passerait mais ils l’espérèrent vainement, jamais elle ne s’est accoutumée à être Mme de La Vrillière et à souvent elle le leur a montré ».

Elle était d’après ses contemporains, belle comme un amour. Ayant collectionné plusieurs amants parmi lesquels le marquis de Nangis, qu'elle garda longtemps, elle était connue experte en la matière et fut entre autres, l'une des nombreuses maîtresses du Régent. Elle aurait même été choisie pour déniaiser le jeune roi Louis XV. Mais elle ne réussit pas car le jeune homme demeura de marbre. On se tourna alors vers la délicieuse petite duchesse d’Épernon qui fut aussi repoussée que quinze autres jeunes femmes venues offrir leurs services. « C’est dommage, car il est bien fait et beau prince, commente Barbier. Mais si c’est son goût, qu’y faire ? ajoute-t-il. Il est en place à ne se point gêner. »

Les chansonniers firent leurs choux gras de cette équipée, bientôt connue de tout Paris, et que l'on chantait au coin des rues, sur l'air de Margot La Ravaudeuse.

Margot la rôtisseuse
Disait à son ami :
« Que fait-on de ces gueuses
Qu'on mène à Chantilly ?
Quoi, pour un pucelage,
Fallait-il tout ce train
De dix-sept putains ? »

Mais voici une autre chanson qui prétend que Louis XV aurait fini de céder aux instances de la belle marquise de La Vrillière méchamment qualifiée ici de « grand-mère » quoiqu’elle n’eût que trente-six ans. Il est vrai que l’intéressé n’en avait pas plus quatorze !… Si les faits n’offrent aucune certitude, les couplets ne manquent pas de piquant :

A la fin, notre jeune roi
S’est soumis à la douce loi
Du dieu qu’on adore à Cythère,
Laire lan laire.

De dix-sept bêtes qu’il courut,
Quoique tous fussent en rut,
Il n’a choisi qu’une grand-mère.

Mais quoique l’objet de son choix
Ne soit pas un morceau de roi,
C’était la meilleure ouvrière.

Pour dresser un jeune courrier
Et l’affermir sur l’étrier,
Il lui fallait une routière ;
Aussi, depuis cet heureux jour
Tout tremble sous elle à la cour,
Tant de sa conquête elle est fière.

« Battons le fer quand il est chaud,
Dit-elle, en faisant sonner haut
Le nom de sultane première.

Je veux en dépit des jaloux
Qu’on fasse duc mon époux,
Lasse de le voir secrétaire.

Je sais bien qu’on murmurera,
Que Paris nous chansonnera ;
Mais tant pis pour le sot vulgaire.

Par l’épée ou par le fourreau
Devenir duc est toujours beau,
Il n’importe de la manière.

Bien des maris sont convaincus
D’être authentiquement cocus
Et de duchés ne tâtent guère.
Laire lan laire. »

Mais le marquis de La Vrillière mourut en septembre 1725 sans avoir obtenu le titre convoité. Mme de La Vrillière, plus heureuse, devint dame d’atour et duchesse par son second mariage le 14 juin 1731 avec Paul-Jules de La Porte-Mazarin (1666-1731) duc de Mazarin, qui la laissa veuve au bout de trois mois.

Elle fut nommée le 25 août 1731 dame d’atour de la Reine après la démission de sa mère. Elle est logée dans le château. La reine s’entend fort bien avec elle et la duchesse fait partie de ses intimes.

C’est elle qui élève ses deux nièces, Hortense-Félicite de Mailly-Nesle, future marquise de Flavacourt et Marie-Anne, future duchesse de Châteauroux. Elle meurt le 10 septembre 1742 à Versailles en le confiant à leur sœur aînée, la comtesse de Mailly.

La reine est fort triste d’avoir perdu son amie comme nous l’écrit le duc de Luynes :
« Le corps de Mme de Mazarin est enterré à la paroisse, ce fut un grand sujet d’affliction pour la reine qui répandit beaucoup de larmes ».

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