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Les Favorites Royales
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2 septembre 2012

Marie-Anne Amelot de Chaillou, maitresse éphémère de Louis XV

Fille cadette de Jean Marie de Vougny (1659-1729), secrétaire du conseil d'Etat et directeur des finances et de Marie Anne Moufle de Champigny († 1750), Marie Anne naquit vers 1716.

Issue d'une famille de financiers, Marie Anne de Vougny, avait débuté au théâtre avant d’épouser le 26 février 1726, à dix ans seulement  Jean-Jacques Amelot de Chaillou, marquis de Combronde (1689-1749) – veuf et de plus de vingt ans son aîné – peu de temps avant sa nomination à l’intendance de Bourgogne. Elle apporta une dot de 500 000 livres à son premier mari. Grâce à la position de ce dernier, son frère aîné devint maître des requêtes et directeur de l’Opéra.

De ce couple, naîtront trois enfants :

  1. Marie Philiberte Amelot de Chaillou (1728-1788), mariée le 14 juin 1742 avec Armand, marquis de Caumont (1721-1744), colonel au régiment de Beauce. Sans postérité.
  2. Antoine Jean Amelot de Chaillou (1732-1795), marquis de Chaillou, secrétaire d'Etat de la Maison du Roi, chevalier du Saint-Esprit. Il avait épousé Françoise Marie Legendre (1735- ?) dont il aura un fils et deux filles.
  3. Marie Louise Amelot de Chaillou (v. 1733- ap. 1753), mariée le 6 mars 1752, Paris à Saint-Sulpice), avec Claude Sibylle Thomas ( ? - ?), marquis de Roncherolles, lieutenant-général des Armées du Roy, chef de brigade des gardes du corps dont deux enfants.

Madame Amelot, deuxième épouse du ministre des Affaires Étrangères, devenue pendant quelques temps en 1738 la petite maîtresse de Louis XV, faillit un instant renverser l'empire de la favorite officielle d'alors, Louise-Julie de Mailly-Nesle. Il faut dire qu'à cette époque, le roi commençait à se lasser de la comtesse de Mailly.

louise_julie

Portrait de la comtesse de Mailly en 1743 par Jean-Marc Nattier

Ayant soupé quatre ou cinq fois dans les cabinets du roi, elle témoigna d'une telle timidité (réelle ou feinte) qu'elle enchanta Louis XV, ravi de la voir plus embarrassée que lui. Encouragée à la coquetterie, elle usa d'une stratégie tout opposée. Invitée par son royal soupirant à une promenade en calèche, elle se paya le luxe de le faire attendre. Ne la voyant pas arriver au bout d'un quart d'heure, Sa Majesté décida d'aller en personne la chercher chez elle. Arrivé à sa porte avec sa suite, il l'attendit un bon quart d'heure avant de la voir enfin paraître. Une telle désinvolture la mit en vogue ; on ne parla que d'elle pendant quelques jours. N'allait-elle pas supplanter la maîtresse en titre ? Celle-ci se montra fort inquiète, jusqu'à ce qu'elle apprenne que le jeune comte de Coigny, favori du roi, en était amoureux. L'affaire n'alla pas plus loin. À en croire d'Argenson, elle était d'ailleurs montée de toutes pièces pour ridiculiser le malheureux Amelot, dont on voulait se défaire. « On a voulu se moquer d'une beauté du Marais, comme le roi faisait la plaisanterie, il y a quelques années, de faire venir régulièrement à la chasse son apothicaire Imbert, jusqu'à ce qu'il se cassât les reins, où cela a fini », conclut le mémorialiste. La chute fut moins brutale pour le ministre...

louisxv-1729

Louis XV (amant de Mme Amelot) jeune par Hyacinthe Rigaud

Devenue veuve en 1749, elle épousa cinq ans plus tard en secondes noces Balthasar Joseph François Nicolas Antoine Michel Hurtado (1710-1792), marquis d’Amezaga, premier gentilhomme de la chambre du roi de Pologne, lieutenant général des armées du roi, dont elle n’aura aucun enfant. Le 21 novembre 1754 elle fut présentée au roi comme marquise d'Amezaga en compagnie de la marquise de Marbeuf.

Elle s’était liée dans l’entretemps d’amitié avec la comtesse de Maurepas, épouse du fameux ministre. Lorsque la marquise d’Armezaga tomba malade, la comtesse elle-même, envoyait savoir de ses nouvelles toutes les heures, ensuite toutes les demi-heures.

Elle mourut le 23 mars 1783 à Paris, âgée de 67 ans. Son décès est mentionné dans la Gazette : « Marie Anne de Vougny, épouse de Balthazar Joseph François Nicolas Antoine Michel Urtado, marquis d'Amezaga, lieutenant général des armées du roi, grand bailli d'épée du baillage royal de Rozière, premier gentilhomme de la chambre du roi de Pologne, duc de Lorraine et de Bar, et auparavant veuve de Jean Jacques Amelot, ministre d'Etat, est morte à Paris, le 24 mars… »

Après la mort de Mme Armezaga, M. le prince de Condé écrivit au veuf pour lui dire qu'il pourrait venir loger dans le palais de la comtesse de Maurepas (ancienne amie de sa femme), et qu'en conséquence, elle lui faisait meubler un appartement. Le marquis mourut neuf ans plus tard, en 1792, âgé de 82 ans.

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