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Les Favorites Royales
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26 juillet 2012

Julie de Châteaubriant, dernière maitresse de Louis XIV

Julie de Guenani dite Mademoiselle de Châteaubriant née vers 1668 était la fille naturelle d’Henri-Jules de Bourbon-Condé, prince de Condé (1643-1709) et de Françoise Charlotte de Montalais (1633-1718).

Par son père, elle est issue d’une ancienne maison capétienne de la branche des Bourbons par le 6e fils de Saint-Louis, Robert comte de Clermont. Quant à sa mère, elle était la fille de Pierre de Montalais, seigneur de Chambellay et de Renée Le Clerc. Elle était veuve depuis trois ans de Jean de Bueil, comte de Marans, grand échanson de France quand elle eut cet enfant avec le duc d’Enghien. Elle était gouvernante des enfants de la famille de Bourbon Condé.

Durant sa jeunesse, Julie de Bourbon fut élevée à Maubuisson puis à l'Abbaye-aux-Bois. Il semble qu’elle soit devenue à 15 ans une maitresse passagère de Louis XIV et poussée en cela par sa famille paternelle qui souhaitait rentrer en grâce. En 1693, alors qu’elle est âgée de 25 ans, son père décide de la faire légitimer. Elle est alors légitimée par lettres du Roy, données à Namur en juin 1693, enregistrées au Parlement le 17 juin 1693 et à la Chambre de Comptes par arrêt du 14 juillet 1694. Guenani, nom sous lequel elle fut élevée au couvent de Maubuisson était une anagramme d'Enghien.

On pensait en faire une religieuse mais elle ne le souhaitait pas. Elle était réputé jolie, spirituelle, mais inconstante côté cœur et capricieuse. Elle fut fort galante.

Elle fut courtisée pendant longtemps par Armand de Madaillan de Lesparre (1652-1738), marquis de Lassay, et qui était tombé éperdument amoureux d'elle.

Voici une lettre du marquis de Lassay à Mademoiselle de Châteaubriant avant leur mariage : « Je suis ici dans un château [de Lassay], au milieu des bois, qui est si vieux, qu'on dit dans le Pays que ce sont les fées qui l'ont bâti. Le jour je me promène sous les hêtres, pareils à ceux que Saint-Amant dépeint dans sa solitude ; et depuis six heures du soir, que la nuit vient, jusqu'à minuit, qui est l'heure où je me couche, je suis tout seul dans une grosse tour, à plus de deux cents pas d'aucune créature vivante : je crois que vous aurez peur des esprits, en lisant seulement cette peinture de la vie que je mène, et vous en mourriez si vous habitiez ce château, et que vous entendissiez tous les contes que l'on fait de ces fées qui s’y viennent promener assez souvent : je voudrais bien qu’elles me rendissent une visite, car je les crois de fort bonne compagnie, et j’ai cent questions à leur faire ; mais elles ne me feront pas tant d’honneur : je fais pourtant tout de mon mieux pour les y engager ; car, comme j’ai toujours ouï dire que ces demoiselles n’aiment pas à trouver beaucoup de monde, je demeure seul à les attendre ; je ne me plains pas de cette extrême solitude, puisque je ne saurais vous voir : vous me mandez que l’absence ne change point vos sentiments ; je vous rend vos mêmes discours, et vous ne sentez rien sur cela, que je ne sente plus vivement que vous ne le sentez : adieu, Ma chère Julie, je meurs d’ennui et de tristesse : l’envie que j’ai de vous revoir ne se peut imaginer que par vous, si je suis assez heureux pour que vous en sentiez une pareille : je vais me promener du côté par où vient l’homme qui apporte les lettres, car j’espère qu’il m’en apportera une de vous »

Elle l’épouse finalement le 5 mars 1696 à l’hôtel de Condé devenant ainsi sa troisième femme. Le marquis de Lassay eut par ce mariage la lieutenance de la Bresse et Bugey.

Le 24 juin 1697, soit une année après leur mariage, elle met au monde au monde une fille prénommée Anne Louise. Voici ce que dit Saint Simon dans ses mémoires : « Lassay épousa à l'hôtel de Condé la bâtarde de M. le Prince et de Mlle de Montalais qu'il avait fait légitimer. Elle était fort jolie et avait beaucoup d'esprit. Il en eut du bien et la lieutenance générale de Bresse. Il était fils de Montataire, grand menteur de son métier, et d'une Vipart, très petite demoiselle de Normandie. Ce nom de Madaillan est étrangement connu par la vie de M. d'Épernon, et n'a pas brillé depuis. Lassay… s'attacha à M. le Duc et à MM. les princes de Conti, avec qui il fit le voyage de Hongrie. Il n'avait jamais servi et avait été quelque temps à faire l'important en basse Normandie; il plut à M. le Duc par lui être commode à ses plaisirs; et il espéra de ce troisième mariage s'initier à la cour sous sa protection et celle de Mme la Duchesse; il n'y fut jamais que des faubourgs. Il en eut une fille unique. »

Cette union fut cependant un calvaire. En effet, le lendemain des noces, Julie de Bourbon, son épouse lui déclarait son intention de vivre indépendante. Elle s’était mariée pour sortir de son état de demoiselle pour avoir plus commodément des amants. Elle se sépara de son époux et lui défendit de contraindre une dame de sa qualité. Il prit un logis séparé. Elle installa dans le lit conjugal son amant d’alors l'abbé de Chaulieu.

Julie de Bourbon, après une vie galante, mourut dans un état d'aliénation mentale, à Paris le 10 mars 1710 à l’hôtel de Condé, à l’âge de quarante-deux ans. Son époux la fit inhumer au prieuré de Lassay près du Mans. Quant à sa fille, Anne-Louise, mariée à Simon-Gabriel d’O, marquis de Franconville (1698-1734) dont elle aura une fille, Adélaïde-Geneviève (1716-1735), mourut encore jeune le 2 octobre 1723.

 

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