Louise-Victoire du Roure, petite maitresse du Grand Dauphin
Née vers 1665, elle est la fille de Jacques-Nompar de Caumont, duc de La Force (1632-1699) et de Marie de Saint-Simon-Courtomer (v.1639-1670).
Protestante d’origine, elle se convertit au catholicisme pour être mariée à un très beau parti.
Dans son histoire amoureuse des Gaules, M. de Bussy-Rabutin donne un portrait flatteur de Mlle de La Force : « C’est une belle dame et bien prise dans sa taille, qui ne peut passer que pour médiocre ; elle a de beaux yeux vifs et amours ; la bouche petite et les lèvres vermeilles ; elle a le teint beau et frais, et des bras comme de cire. »
A la cour de France, Mlle de La Force fut nommée fille d’honneur de la Dauphine en 1686. Dans son Journal, Dangeau note que : « ...Mlle de la force, nouvelle convertie, est nommé le lundi 8 juillet 1686, sans place vacante ce qui portait à 7 le nombre de fille d’honneur. Le roi lui a donné 1000 écus de pension et 2000 écus pour s’habiller. Sa sœur, madame de Courtaumer, également convertie, reçut 1000 écus et le roi prend soin de tous les garçons et petites filles… »
Mlle de la Force exerça sa charge de fille d’honneur jusqu’en 1687, année de la suppression de la charge par Louis XIV. Durant le court exercice de sa fonction, elle devint maitresse du Dauphin. Pour l’en éloigner, on lui fit épouser le 8 mars 1688 Louis Scipion III de Grimoard de Beauvoir, comte puis marquis du Roure, marquis de Grisac, capitaine des Chevau-légers et lieutenant général du roi en Languedoc. Sa mère, née demoiselle d’Artigny avait fait parti des intimes de Mme de la Vallière, première maitresse officielle de Louis XIV.
De cette union naquirent deux enfants : Adélaïde (1689-1760) et Louis Claude Scipion (1690-1752). Cet époux mourra le 1er juillet 1690 durant la bataille de Fleurus. Plusieurs mémorialistes relatent cette aventure dont M. de Bussy Rabutin, M. de Spanheim et enfin M. de Saint-Simon.
Il semble qu’en 1694, elle soit redevenue maîtresse du Grand Dauphin (devenu veuf) alors qu’il était avec une nouvelle maîtresse, Mlle de Choin, qu’il épousa peu après. Il semble aussi qu’une fille serait née : Louise Emilie de Vaudetar (1694-1719).
Veuve en 1690, Louise Victoire de Caumont décède après 1722.