Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les Favorites Royales
Les Favorites Royales
Archives
Derniers commentaires
26 juillet 2012

Marie-Armande de Polignac, première maitresse du Grand Dauphin

Marie-Armande de Rambures

Marie-Armande de Rambures née en 1662, est la fille de René, marquis de Rambures († 1671) et de Marie Bautru des Matras († 1683). A ses 17 ans, le 13 décembre 1679, elle entre au service de Marie-Anne de Bavière, la nouvelle épouse du Grand-Dauphin, en tant que sa fille d’honneur. D’une grande beauté, elle parvient à se faire remarquer par le Dauphin, qui, imitant son père, la prend pour maitresse. Mme de Caylus en parle dans ses mémoires : … “Melle de Rambures avait le style de la famille de Nogent dont était Mme sa mère, vive, hardie et avec l’esprit qu’il faut pour plaire aux hommes sans être belle. Elle attaque le roi et ne lui déplut pas, c'est-à-dire, assez pour lui adresser plutôt la parole qu’à une autre. Elle en voulut ensuite à Monseigneur et elle réussit dans ce projet. Mme la Dauphine s’en désespéra mais elle ne devait s’en prendre qu’à elle-même et à ses façons d’agir …” Pour l’éloigner de la cour, elle fut mariée par contrat en avril 1686 à Paris avec Scipion Sidoine Apollinaire Gaspard de Polignac (1660-1739), membre d’une famille en disgrâce auprès de la cour. Le roi fut d’abord réticent à cette union car il connaissait la réputation sulfureuse de la mère de M. de Polignac. C’est ce que rapporte M .de Bussy-Rabutin dans sa correspondance : « Le roi a donné ordre que Madame de Polignac sortît de Paris, disant qu’il s’étonnoit qu’une femme qui avait été condamnée par arrêt sur du poison osât se montrer. Elle s’étoit hasardée de venir ici croyant qu’elle marieroit son fils à quelques fille de la cour, en faveur de laquelle le roi ne feroit pas semblant de se souvenir de son aventure passée ; et afin de ne pas manquer un établissement, elle en traitoit deux en même temps : celui de mademoiselle de Gramont et celle de mademoiselle de Rambures. Le roi a entre les mains deux lettres d’elle du même jour pour ces deux mariages. Mademoiselle de Rambures en parla au roi, le prie d’agréer son mariage avec M. de Polignac. Sa majesté lui demande : « L’aimez-vous ? – Non sire, lui répondit-t-elle, mais c’est un homme de grande qualité et que j’aime mieux épouse qu’un autre. « Le roi lui dit qu’il lui donneroit cent milles francs, mais qu’il vouloit que ce fût pour un autre que celui-là, et qu’il ne voulait pas que la mère Polignac eût aucune relation à la cour. Sa Majesté a raison de craindre le commerce d’une femme qui a voulu lui donner un philtre pour le rendre amoureux. » De peur que le dauphin ne s’attache trop à la demoiselle de Rambures, il signa finalement le contrat de mariage en la prévenant qu’elle ne devait plus espérer vivre à la cour. Il lui accorda 50 000 écus en faveur de ce mariage. Les fiançailles eurent lieu chez la Dauphine. En 1686, la marquise de Sévigné parle dans ses lettres de Mme de Polignac et de sa famille en des termes prémonitoires : « Mme de Polignac […] vint voir hier Mme de Grignan. Elle étoit brillante, vive, toute entêtée de la grandeur de la maison de Polignac, en aimant le nom et les personnes, se chargeant de la fortune des deux frères [son époux et la cardinal de Polignac] et ayant soutenu fort généreusement et avec courage la première improbation du Roi : elle a pris son temps ; elle a mis de bons ouvriers en campagne [...] Je vous réponds qu’elle rétablira et ressuscitera cette maison… ». Malheureusement le couple n’eut pas d’enfants. Scipion de Polignac se remariera en 1709 avec Françoise de Mailly-Rubempré (1695-1767) dont il aura des descendants. Ce sont en fait les petits et arrières petits-enfants de ce second mariage qui s’illustreront à la cour de Louis XVI dans l’entourage de Marie Antoinette. En 1706, M. de Saint-Simon revint sur le caractère et les circonstances de la mort de Mlle de Rambures : « Mme de Polignac, seul reste de la maison de Rambures avec Mme de Caderousse sa soeur. Elle avait été fille d'honneur de Mme la Dauphine, et depuis son mariage, chassée de la cour pour avoir été trop bien avec Monseigneur; et M. de Créqui hors du royaume pour avoir été trop bien avec elle dans le temps qu'il était leur confident. Elle s'en consola à Paris où, avec un mari qui eut toujours pour elle des égards jusqu'au ridicule, et pour qui elle n'en eut jamais le plus léger, elle mena une vie fort libre, et joua tant qu'elle put le plus gros jeu du monde. Elle eut à la fin permission de se montrer à la cour, où elle ne parut que très rarement et des instants. […] C'était une créature d'esprit et de boutades, qui ne se mettait en peine de rien que de se divertir, de ne se contraindre sur quoi que ce fût, et de suivre toutes ses fantaisies. Elle joua tant et si bien, qu'elle se ruina sans ressource, et que, ne pouvant plus vivre ni peut-être se montrer à Paris, elle s'en alla au Puy dans les terres de son mari. La tristesse et l'ennui (quelques-uns l'ont accusée d'un peu d'aide) l'y firent tomber bientôt fort malade. » La marquise de Polignac mourut en 1689 au château de la Voute-Polignac à l’âge de 27 ans.

Publicité
Commentaires
Publicité