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Les Favorites Royales
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19 juin 2012

Louise-Elisabeth de Rouxel dite Mlle de Grancey

elisabeth

Fille de Jacques de Rouxel, comte de Grancey et de Médavy, maréchal de France (1603-1680) et de sa seconde épouse, Charlotte de Mornay-Villarceaux (v.1620-1694), Louise-Élisabeth de Rouxel dite Mlle de Grancey née en 1653. Elle vient d‘une famille de vingt-deux enfants (son père s’étant marié deux fois). Réputée pour sa beauté, elle était surnommée (ainsi que sa soeur qui était aussi belle) "l'Ange" par Mme de Sévigné. Selon la princesse Palatine, elle avait eu un enfant avant que le chevalier de Lorraine ne devînt son amant. Grâce à la charge de sa mère la maréchale de Grancey, puis de sa sœur Mme de Marey, auprès des enfants d’Orléans, elle fit partie de la cour du Palais-Royal et tissa des forts liens d’amitié avec Monsieur frère de Louis XIV et parvint à être une amie intime. Des pires rumeurs iront même jusqu’à prétendre qu’ils furent amants alors qu'elle fut la véritable maitresse de Philippe, chevalier de Lorraine, également favori de Monsieur. Pour vivre cette relation, Mme de Grancey disposait d’une petite maison dans le parc de Saint-Cloud. Elle régnait sur le Palais Royal et paru peu à la cour. Mlle de Grancey eut à son tour une place dans le Palais-Royal. Madame de Sévigné rapporte que Monsieur voulut en faire la dame d’atour de Madame la Palatine, sa seconde épouse. Visiblement, cette dernière s’y opposa. Selon Saint-Simon, Elisabeth : « elle avait été belle, et à son age elle se la croyait encore, moyennant force rouge et blanc et les parures de sa jeunesse ». Le jugement que porte sur elle la Palatine dans ses Mémoires est tranchant : « Madame de Grancey était la femme la plus sotte du monde ; elle était très belle lors de mon arrivée en France, et aussi bien de figure que de taille : d'ailleurs, elle n'était pas dédaignée de tout le monde comme de mon époux ; car avant d'avoir pour amant le chevalier de Lorraine, elle avait déjà eu un enfant. Je savais bien qu'il ne se passait rien entre Monsieur et la Grancey ; aussi n'en étais- je pas jalouse. Mais je ne pouvais souffrir que cette femme tirât profit de toute ma maison , et que personne n'achetât une charge chez nous sans être obligé de payer à cette Grancey un pot-de-vin. J'étais aussi indignée qu'elle fût si insolente avec moi, et qu'elle me brouillât toujours avec Monsieur. Voilà pourquoi je l'ai souvent tancée vertement ; ceux qui n'en savaient pas davantage prenaient cela pour de la jalousie. A son retour de Rome, le chevalier de Lorraine est devenu son amant déclaré ; lui et d'Effiat l'ont fait demeurer chez Monsieur, qui se serait peu soucié d'elle : les sollicitations continuelles de cette femme, et la lassitude du chevalier de Lorraine en avaient même tellement dégoûté Monsieur, que, s'il n'était pas mort, il l'aurait chassée de la maison. » Mme de Sévigné suppose qu'une intrigue eut lieu pour la mettre dans le lit du roi : « Je ne sais si vous avez appris que Villarceaux , en parlant au Roi d'une charge pour son fils, prit habilement l'occasion de lui dire, qu'il y avoit des gens qui se mêloient de dire à sa nièce [Mlle de Grancey], que Sa Majesté avoit quelque dessein pour elle ; que si cela étoit, il le supplioit de se servir de lui ; que l'affaire seroit mieux entre ses mains que dans celles des autres, et qu'il s'y emploieroit avec succès. Le Roi se mit à rire, et dit : Villarceaux, nous sommes trop vieux, vous et moi, pour attaquer des Demoiselles de quinze ans ; et, comme un galant homme, se moqua de lui, et conta ce discours chez les Dames. Les Anges sont enragées, et ne veulent plus voir leur oncle, qui, de son côté, est un peu honteux. ». Dès le 10 mai 1669, Saint-Maurice faisait aussi mention de son aventure avec le roi dans la lettre à son maître : « On tient pour certain que le roi  est las de Mme de Montespan et qu'il regarde de bon oeil Mlle de Grancey, que M. et Mme de Coëtquen poussent à la faveur. Le maréchal de Grancey, qui m'en a fait la confidence, en a grande alarme. Je le persuade que ce sera sa fortune et celle de sa maison ; il témoigne y répugner, mais je crois qu'il le souhaite... » Pour la faire perdre dans l'esprit du roi, Mme de Montespan fit courir le bruit qu'elle avait eue un enfant avec le chevalier de Lorraine. Sur l’insistance du duc d’Orléans, elle sera nommée dame d’atour de sa fille, Marie-Louise d‘Orléans, qui devient reine d’Espagne en 1679. C’est cette charge qui la fit appeler « Madame de Grancey » alors qu’elle resta demoiselle car elle ne fut pas mariée. Elle mourut le 26 Novembre 1711. Saint-Simon mentionne son décès : « En même temps mourut encore Mme de Grancey, fille du maréchal de Grancey, qui n'avait jamais été mariée, et qui était l'aînée de Mme de Maré, dont j'ai parlé plus d'une fois. Elle avait été belle; et à son âge elle se la croyait encore, moyennant force rouge et blanc et les parures de la jeunesse. Elle avait été extrêmement du grand monde, fort galante, et avait longtemps gouverné le Palais-Royal sous le stérile personnage de maîtresse de Monsieur, qui avait d'autres goûts qu'il crut un temps masquer par là, et en effet par le pouvoir entier qu'elle eut toujours sur le chevalier de Lorraine. Elle ne paraissait guère à la cour qui n'était pas son terrain. Monsieur, pour la faire appeler Madame, l'avait faite dame d'atours de la reine d'Espagne, sa fille, qu'elle accompagna en cette qualité jusqu'à la frontière. »

 

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