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Les Favorites Royales
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19 juin 2012

Diane-Gabrielle de Damas de Thianges, duchesse de Nevers

Fille de Claude-Léonor de Damas, marquis de Thianges et de sa belle épouse, Gabrielle de Rochechouart, Diane-Gabrielle naît en 1656. Elle est la fille aînée du couple

dianedenevers

Thianges. De par son père, elle est issue d’une vigoureuse souche du Forez remontant au XIIe siècle et fixée en Bourgogne. Quant à sa mère, elle descend d’une ancienne famille des vicomtes de Rochechouart, issus des vicomtes de Limoges et remontant vers 1094. Diane-Gabrielle est aussi la nièce de la célèbre marquise de Montespan. Jeune, elle est élevée à l’Abbaye-aux-Bois à Paris rue de Sèvres, suivant ainsi traces de l’une de ses tantes, la fameuse abbesse de Fontevrault. D’une grande beauté, elle est mariée, le 14 décembre 1670, à l’âge de quatorze ans, à Philippe-Julien Mancini Mazarin, duc de Nevers et neveu de Mazarin de quinze ans son aînée, grâce à sa tante devenue la puissante favorite du Roi-Soleil aidée aussi de son ami, le duc de Lauzun. Le mariage est célébré au palais des Tuileries en présence d'importants personnages dont Louis XIV et son frère, Monsieur. Mme de Sévigné relate ainsi le mariage de Diane de Thianges dans la lettre du 10 décembre 1670 à son gendre Mr de Grignan : « Ma fille me prie de vous mander le mariage de Mr de Nevers. Ce Mr de Nevers si difficile à ferrer, ce Mr de Nevers si extraordinaire qui glisse des mains alors qu'on y pense le moins, il épouse enfin, devinez qui ? Ce n'est point Melle d'Houdancourt, ni Melle de Grancey ; c'est Melle de Thianges, jeune, jolie, modeste, élevée à l'Abbaye aux Bois. Mme de Montespan en fait la noce dimanche, elle en fait comme la mère, et en reçoit tous les honneurs. Le roi rend à Mr de Nevers toutes ses charges ; de sorte que cette belle qui n'a pas un sou, lui vaut mieux que la plus grande héritière de France. Mme de Montespan fait des merveilles partout. » Le roi octroie de nombreuses gratifications au nouveau marié. Le duc et la duchesse de Nevers auront plusieurs enfants :

  1. Gabriel (mort jeune en 1683)
  2. Victoire (1672-1716)
  3. François (1676-1768)
  4. Diane-Adélaïde (1687-1747)
  5. Jacques-Hyppolite (1690-1759)
  6. un fils mort-jeune

dianedethianges

En 1676, elle avait déjà su se faire remarquer du roi et au début d’août, il y avaient certaines rumeurs qui disaient aussi qu’elle était devenue (comme sa sœur, Louise-Adélaïde, duchesse de Sforza ou Mlle de Rochefort-Théobon) sa maitresse. Mais le 7 août, Mme de Sévigné dément cette rumeur, ne doutant pas de la souveraine puissance de Quanto, comme elle l’appelait : « Elle se sent au-dessus de toutes choses et ne craint non plus ses petites morveuses de nièces que si elles étaient charbonnées. Comme elle a bien de l’esprit, elle paraît entièrement délivrée de la crainte d’enfermer le loup dans la bergerie : sa beauté est extrême, et sa parure est comme sa beauté, et sa gaieté comme sa parure. »… En 1680, Mme de Montespan ainsi que sa mère voulurent la pousser dans le lit du roi pour remplacer la duchesse de Fontanges. Mais le projet échoua non parce que le roi se désintéressa de la jeune femme mais aussi parce que Diane-Gabrielle aimait son époux et que celui-ci se montrait trop jaloux quand les autres hommes essayaient de la courtiser. Selon Mme de Sévigné il était (comme il est mentionné au début du texte) « difficile à ferrer ». Saint-Simon décrit la relation de Diane de Thianges avec son mari : « ... Le duc de Nevers épousa en 1670 la plus belle personne de la cour, fille ainée de Mme de Thianges et nièce de Mme de Montespan. Il fut souvent jaloux fort inutilement mais jamais brouillé avec sa femme, qui était fort de la cour et du grand monde ; il ne l'appelait jamais que Diane... » Le projet fut repris en 1681, lorsqu’il fut objet d’éloigner Mme de Maintenon, ancienne gouvernante des ses bâtards, du roi, au risque de provoquer l’ire non seulement du mari mais aussi du duc d’Enghien, fils du Grand Condé, qui en était amoureux. Cette intrigue échoua misérablement. Louis XIV semblait pour l’heure éloigné des désordres sensuels. Il écoutait de bonne grâce le sermon des prêtres et, à la Pentecôte, s’était approché de la sainte table. Lorsque le duc de Nevers soupçonnait que la Montespan voulait mettre sa femme dans le lit du roi, sa solution était alors de s'emparer de son épouse et de filer en voyage vers l'Italie sans prévenir. Saint Simon ajoute : « Il lui est arrivé trois ou quatre fois d’entrer le matin dans sa chambre, de la faire lever, et tout de suite de la faire monter en carrosse, sans qu’elle, ni pas un de leurs gens à tous deux, se fussent douter de rien, et de partir de là pour Rome, sans le moindre préparatif, ni que lui-même y eut songé trois jours auparavant. Ils y ont fait des séjours considérables. » N’ayant pas eu de charge à la cour, non plus que son mari, elle n’apparait pas dans les états des appartements de VersaillesVeuve en 1707, la duchesse de Nevers devint fort avare et fit parti de la cour de la duchesse du Maine au château de Sceaux. Diane-Gabrielle de Damas de Thianges mourut le 11 Janvier 1715, peu de mois avant le Roi-Soleil. Voilà ce qu'en dit Saint-Simon : « La duchesse de Nevers mourut en ce temps-ci… Peu de femmes l’avaient surpassée en beauté. La sienne était de toutes les sortes, avec une singularité qui charmait. On ne pouvait se lasser de lui entendre raconter les aventures de ses voyages d’Italie… Mme de Nevers à plus de soixante ans était encore parfaitement belle, lorsqu’elle mourut d’une maladie fort courte. » Elle est aujourd’hui l’une des ancêtres des princes de Monaco.

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