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Les Favorites Royales
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19 août 2011

Anne-Jacobe Nompar de Caumont de La Force, première maîtresse de Louis XVIII

Anne Jacobe de Caumont La Force est née le 19 août 1758 au château de la Force et décédée le 3 avril 1842 à Paris. Elle est la fille de Bertrand Nompar de Caumont La Force (1724-1773), seigneur de Beauvilla, comte de Mussidan, marquis de La Force, de Caumont et Taillebourg, Baron de Castelnau-Les Milandes et Adélaïde Luce Madeleine de Galard de Brassac de Béarn, fille d'Anne Hilarion, comte de Brassac, morte en 1825. Son père, garde du corps du roi Louis XV, fut premier gentilhomme de la chambre du comte de Provence. Sa mère fut d'abord dame pour accompagner puis dame d'Artois de la comtesse de Provence. Ils eurent des appartements au château. 

Fille aînée du couple, elle eut plusieurs frères et sœurs dont : 

  1. Catherine de Caumont (1760-?), mariée en 1779 à Gilbert de Gironde, seigneur de La Giscarie, comte de Pilles (1750-1813)
  2. Louis Joseph Nompar de Caumont, duc de La Force (1768-1838), marié en 1784 à Sophie Pauline d'Ossun (1772-1845), fille de Charles comte d'Ossun. 
  3. Joséphine Louise de Caumont (1769-?), mariée en 1784 à Marc Antoine Alexandre Dieudonné Edmond, comte de Mesnard (exécuté en 1797).
  4. Antoinette Françoise de Caumont (1771-1857), mariée en 1784 à Hippolyte César Guigues deMoreton , marquis de Chabrillan (1767-1835). 
  5. François Philibert Bertrand de Caumont , duc de La Force (1772-1854), marié en 1788 à Marie Constance de Lamoignon de Malesherbes, fille de Chrétien de Lamoignon marquis de Baville (1774-1823).
  6. Marie de Caumont (?-?), mariée en 1781 à François Anne Louis , marquis de Lordat, comte de Bram (1734-1787). 

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Anne Jacobe est mariée le 30 décembre 1776 avec François Marie Armand, marquis de Piovera et comte de Balbi (ou Balby). Son époux était d'origine génoise. Il possédait le domaine du Vaudoy à Brie Comte Robert. La comtesse de Balbi avait beaucoup d'esprit et un physique agréable.

Voici ce qu'en dit la Baronne d´Oberkirch dans ses Memoires : " Une autre personne était là aussi, qui soulevait bien des discussions, que les uns voyaient et que les autres ne voyaient pas, et pour la défense ou l'attaque de laquelle on s´échauffait beaucoup, ce me semble. Quelqu´un me dit tout bas, qu´elle n´etait point dans l´intimité de Madame de Chimay ; ce qu´il y à de sûr, c´est qu´elle était là et n´y semblait point gênée. (...). Ce n´est point une femme politique, c´est une femme agréable ; sans être très jolie, elle est pleine de grâces et d`agrément, mais surtout de frivolités. Sa gaieté est intarissable ; aussi sa société est-elle recherchée avidement par les personnes non scrupuleuses. Elle est aimée debeaucoup de gens qui ne savent pas pourquoi, c´est certainement pour cette gaieté même. On la cite partout pour son élègance et son bon goût. Sa maison est ornée d´une multitude depetites merveilles, c´est un modèle du genre babioles si fort à la mode sous le feu roi : on se lasserait pas de les regarder du matin au soir. Madame de Balbi a un grand défaut qui influe sur son humeur et même sur sa beauté, elle est joueuse. Elle y met une passion, une furie dont rien ne peut donner l´idée. Monsieur s´amuse beaucoup de ce qu´il appelle ses bacchanales. Lorsqu´elle perd, il lui tient tête, et réellement lui seul ose le faire."

Elle est aussi connue par son goût du persiflage et ses réparties parfois impitoyables qui lui valurent inimitiés et haines solides. Le comte de Narbonne-Lara disait de Madame de Balbi : " Elle est méchante comme 500 000 diables, mais elle a de l'esprit autant qu'eux". Ainsi un jour, une jeune femme plus jolie qu'intelligente ayant entendu dire que Madame de Balbi ne se gênait pas pour raconter que son esprit n'était pas à la hauteur de sa beauté eut l'imprudence de l'interpeller dans un grand dîner :
- Madame, pourquoi m´en voulez-vous ? Vous dites partout que je suis une bête !
- Madame, répliqua aussitôt Madame de Balbi, je l´ai entendu dire à tout le monde, mais je vous assure que je ne l´ai jamais dit à personne.

Madame de Balbi se rapprocha du comte de Provence en devenant dame pour accompagner la comtesse de Provence puis sa dame d’atours en 1780. Cette nomination fut accueillie fraîchement à la cour comme le laisse entendre le marquis de Bombelles dans son journal : "Ma femme a reçu une lettre de Mme Elisabeth… cette princesse lui apprend le choix qu'a fait Madame de Mme de Balby pour sa dame d'atour et l'étonnement que ce choix a produit à lacour. Mme la duchesse de Lesparre n'a pas voulu avoir Mme de Balby pour sa survivancière et à préféré de lui faire place en donnant sa démission."

Le comte de Provence, lassé par sa femme, prit la comtesse pour maîtresse déclarée. Il l'installa dans un appartement du Petit Luxembourg à Paris. Il lui obtient un appartement au premier étage du château de Versailles. Elle dispose aussi d’un pavillon rue de Satory à Versailles. M. de Balbi apprenant les infidélités de son épouse s'en plaint vivement. Il est mis hors d’état de nuire par un jugement du parlement de Paris qui le taxe de "Folie douce". Il est interné à Senlis jusqu’à son décès en 1835 (à l’âge de 85 ans). En 1785, le comte de Provence fait construire à Versailles un jardin par son architecte Chalgrin : "le Parc Balbi". Il s’agit d’un jardin anglo-chinois à la mode, comprenant lacs, grottes, fausses ruines, rivière artificielle. Il l’offre en cadeau à Mme de Balbi. Le Comte de Provence racheta également le château de Brunoy au marquis de Brunoy, fils de Montmartel. Il fit transformer le "Petit Château". La comtesse y eut un appartement réservé.

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La tombe de Mme de Balbi au cimetière Père-Lachaise

A la Révolution de 1789, Mme de Balbi participa à la fuite du comte de Provence. Il la rejoint à Mons en Belgique puis ils partent pour Coblence. De là, elle accompagne la comtesse deProvence à Turin mais Mme de Balbi retourne à Coblence. Les subsides devenu rares et les aléas de l'émigration amenèrent le comte de Provence à se séparer de sa maîtresse. Il apprit cependant qu'elle avait mis au monde deux filles alors qu’ils étaient séparés depuis longtemps. Il lui signifia son congé définitif. Mme de Balbi passe alors en Angleterre. Elle y reste jusqu’en 1802. Rayée de la liste des émigrés, elle rentre en France et rassemble les restes des anciens domaines de son mari. Elle eut un retour difficile. Elle n’était plus soutenue par la cour, haïe par ceux qu’elle avait raillé. Elle se retira ruinée par le jeu à Brie Comte Robert et à Tournan.

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