Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les Favorites Royales
Les Favorites Royales
Archives
Derniers commentaires
1 juin 2011

Catherine-Charlotte de Gramont, princesse de Monaco

Catherine-Charlotte de Gramont naît vers 1639. Ses parents, Antoine III duc de Gramont, maréchal de France et son épouse, Françoise-Marguerite de Chivré, se sont mariés en 1634. Ils ont eu déjà deux enfants, une fille et un garçon, avant Catherine-Charlotte, qui sont : Henriette-Catherine (1635-1695), Armand de Gramont, comte de Guiche (1637-1673). Catherine-Charlotte connaîtra encore un frère, Antoine IV de Gramont, comte de Louvigny et duc de Gramont, qui naîtra deux ans plus tard et qui décédéra en 1720. Durant son enfance, elle reçut une éducation exemplaire et soignée avec les nièces de Mazarin qui fait d'elle une véritable dame de la cour. Alors que ce n'est tout juste qu'une jeune fille âgée de vingt et un ans, Catherine-Charlotte épouse le 30 Mars 1660 grâce au cardinal de Mazarin, Louis Ier de Monaco, duc de Valentinois, âgé de dix-huit ans. De ce mariage, naîtront six enfants : deux garçons et quatre filles, qui sont :

- Antoine Ier Grimaldi, devenu prince de Monaco après la mort de son père en 1701  (né le 25 Janvier 1661-1731) 
- Marie-Thérèse (1662- après 1691), religieuse 
- Anne-Hyppolite Grimaldi (1667-1700) future duchesse d’Uzès
- François-Honoré Grimaldi (1669-1748) archevêque de Besançon
- Jeanne-Marie (?- après 1726), religieuse
- Amélie (morte jeune), Mademoiselle de Baux

francoisemargueritedechivre2

Françoise-Marguerite de Chivré et Catherine-Charlotte enfant

L'époux de Catherine-Charlotte, Louis est un personnage qui est timide, fier de son rang, avare, ignorant aussi les usages de la cour. Dès qu'ils sont établis à la cour de

catherinecharlottedegramont

France, Catherine-Charlotte entretient une relation amoureuse avec son cousin lointain, le marquis de Puiguylhem, futur duc de Lauzun. D’ailleurs elle dit de son époux : « Je ne l’aime guère, il n’est point à la mode ». D'une grande beauté, Catherine-Charlotte est une jeune femme rousse, piquante, d’une gorge ravissante et « fraîche comme un sorbet ». Elle attire mille gentilshommes qui tous lui font la cour. Cela lui vaudra  d'être surnommée par toute la cour Catherine Le Torrent. Madame de Sévigné ira même jusqu'à la décrire comme vorace des plaisirs. Catherine-Charlotte est priée par son époux de la rejoindre dans la principauté. Le grand-père de Louis, Honoré II de Monaco s'éteint le 10 janvier 1662 et son fils devient le nouveau prince de Monaco. Dans la principauté, Catherine-Charlotte s’intéresse à la décoration intérieure du château en faisant construire un grand escalier, sur le modèle de celui de Fontainebleau, dans la cour d’honneur. Elle participe également à la fondation d’un couvent de visitandines où ses filles seront élevées. Quelques temps après, Catherine-Charlotte et son époux retournent à la cour. En 1664, la nouvelle princesse de Monaco obtient la charge de Surintendante de la maison d'Henriette d'Angleterre qui est la belle-sœur du roi de France, Louis XIV. La duchesse ainsi que la princesse se lieront très vite d’amitié. La duchesse d‘Orléans, toujours jalouse que le roi l'ait délaissée pour l'une de ses filles d'honneur, Louise de La Vallière, met sur la route de Louis XIV, la jeune Charlotte de Monaco. La duchesse d'Orléans sait que la princesse de Monaco par son éblouissante beauté peut attirer également le roi dans son lit comme elle l'avait fait auparavant avec les autres gentilshommes de la cour. Le charme fonctionne à merveille et Catherine-Charlotte de Monaco dans tout l’éclat de ses 26 ans devient rapidement la maîtresse du roi durant l‘été 1665. C’est l’époque où Louise de La Vallière, maitresse-en-titre, s’est retirée de la cour pour aller cacher sa nouvelle grossesse. Bussy-Rabutin, cousin de la célèbre marquise de Sévigné note : « Louis XIV tout élevé qu'il était dessus des autres hommes, n'était ni d'un autre humeur, ni d'un autre tempérament que les hommes du commun. Quoiqu'il aimât passionnément Mlle de la Vallière, il se sentait épris quelquefois de la beauté de quelques dames, et était bien aisé de satisfaire son envie. C'est ainsi qu'il distingua la princesse de Monaco. » Le roi de France fait ainsi une infidélité à sa favorite en titre, Louise de La 

catherine-deGramont2

Vallière, en couchant avec la princesse de Monaco. L'abbé de Choisy utilise alors ces termes pour qualifier l'attitude du souverain : "Les hommes ne croient pas toujours que ce soit une infidélité que de profiter des conjoctures." Mais la maîtresse officielle connaissant le tempérament de son royal amant le laisse faire pensant que le Roi-Soleil aime les femmes très dociles. Cela fonctionne parfaitement et Louis revient dans les bras de Mademoiselle de La Vallière comme il l'avait fait auparavant quand il la trompait avec d'autres femmes. Il s'avère que Louis s'est lassé très vite de la princesse de Monaco. Témoin de l’aventure entre sa cousine et le roi, le duc de Lauzun en serait devenu jaloux. En 1666, cherchant à se venger de Catherine-Charlotte qui lui avait préféré Louis XIV, il lui marche sur l’une de ses mains, cachée sous sa robe, alors que la princesse était accroupie. La jeune femme, furieuse, s’en serait plainte à Louis XIV qui doit intervenir pour que la jeune femme obtienne les excuses – feintes – du duc de Lauzun. Vers cette même époque, son époux quitte la cour pour aller s'illustrer à la guerre. En 1669, le prince Louis Ier arrache son épouse à la cour de France pour Gênes, avant de rejoindre Monaco. L’année suivante, Catherine-Charlotte apprend le décès brutal de son amie, Henriette d’Angleterre. Après la mort d'Henriette-Anne d'Angleterre, survenue en 1670, Catherine-Charlotte entre au service de la nouvelle duchesse d'Orléans, Elisabeth-Charlotte de Bavière, plus connue sous le nom de la princesse Palatine avec qui elle se lie d‘amitié. Catherine-Charlotte de Gramont ne s'entend pas bien avec son époux et leur mariage bas de l'aile. Après s'être supportés pour plusieurs années, le prince et la princesse de Monaco se séparent en 1672. Minée par la tuberculose osseuse, la santé de la princesse s’altère de jour en jour. Bien que séparée du prince de Monaco, celui-ci vient rendre souvent visite à la mère de ses enfants parce que ses jours sont désormais comptés. Catherine-Charlotte de Gramont, princesse de Monaco, meurt à Paris le 4 Juin 1678, âgée de 39 ans. Elle est enterrée aux Capucines à Paris. Mme de Sévigné relate sa mort dans une de ses lettres adressées au comte de Bussy datée du 20 juin 1678 : "Mme de Monaco est partie de ce monde, avec une contrition fort équivoque et fort confondue avec la douleur d'une cruelle maladie. Elle a été défigurée avant que de mourir. Son déssèchement a été jusqu'à outrager la nature humaine par le dérangement de tous les traits de son visage. La pitié qu'elle faisait n'a jamais pu obliger personne de faire son éloge..." et dans sa lettre du 27 juin 1678 au comte de Bussy : ".... Mme de Monaco, en mourant, n'avait aucun trait ni aucun reste qui put faire souvenir d'elle...c'était une tête de mort gâtée par une peau noire et sèche : c'était enfin une humiliation si grande pour elle, que si Dieu a voulu qu'elle en ait fait son profit, il ne lui faut point d'autre pénitence. Elle a eu beaucoup de fermeté. Le père Bourdaloue dit qu'il y avait beaucoup de christianisme. Je m'en rapporte...."

Cette biographie a été rédigée en collaboration avec le site Histoire-et-secrets.com

 

Publicité
Commentaires
Publicité