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Les Favorites Royales
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20 mai 2011

Renée de Rieux de Châteauneuf, petite maitresse d'Henri III

renée1

Fille de Jean de Rieux, seigneur de Châteauneuf (1508-1563) et de son épouse, Béatrice de Jonchères, dame de la Perrière-en-Anjou (v.1516-av.1575), Renée naît en 1550. Elle a pour frères et sœurs : René (1558-1628), Françoise (v.1546- ?) et Guy (v.1542-1591), futur Guy Ier. Elle devient étant très jeune, la fille d’honneur de la reine-mère, Catherine de Médicis et fait partie des demoiselles de son fameux escadron volant. Renée est alors est une très belle et jeune fille : elle est blonde aux yeux bleus et au teint de lys. Avant d’être courtisée par le jeune duc d’Anjou, elle était devenue la maitresse d’Aremberg Strozzi. Elle devint peu après la maitresse du jeune duc d’Anjou (futur Henri III) de 1569 à 1571 : ils avaient le même âge. Vivement épris, le duc d’Anjou lui adressa de nombreux sonnets galants rédigés par le poète Desportes :

"Beaux nœuds crénés et blonds, nonchalamment épars
Dont le vainqueur des Dieux s’emprisonne et se lie
Front de marbre vivant, table claire et polie
Où les petits amours vont éguiser leurs dards"

 ou encore : 

"Toujours auprès de vous, doucement langoureux,
Baiser vos blonds cheveux et votre beau visage,
Et n’avoir d’autre loi que votre doux langague,
J’aurais assez d’honneur étant assez heureux."

Le poète Baïf lui dédie le premier volume de ses œuvres et lui dédie l’hymne de Vénus :

"Noble sang de Rieux, si mes vers ne dédaigne,
Nymphe, si ta beauté, par les graces compaignes,
Est digne d’un grand dieu, mériter le haut cœur,
A cet hymne chanté prête quelque faveur…"

Sa faveur baisse lorsque le duc d'Anjou s'éprit de Marie de Clèves princesse de Condé. Peu scrupuleux, Henri donne à Marie de Clèves les faveurs,Renee_deRieux02 joyaux, bagues, portraits bracelets et gentillesses que Renée lui avait donné. La belle Chateauneuf s’en scandalise. Puis, le duc d’Anjou part pour la Pologne pour en devenir le roi. Là, il lui écrit des lettres tendres et galantes signée de son sang. Mais à son retour, il épouse le 15 février 1575 Louise de Vaudémont. Renée devient grossière avec la nouvelle reine et va jusqu’à s’habiller de la même façon qu’elle dans des différentes occasions. La reine s'en offusque ainsi que Catherine de Médicis. Elle sera exilée plus tard de la cour par son amant, devenu roi, à cause de son arrogance envers la reine de France. Le roi essaie la marier à François de Luxembourg, de la maison de Brienne (amoureux malheureux de Louise de Lorraine Vaudémont), mais celui-ci refusa froidement. Antoine du Prat refusa aussi d'épouser Renée de Rieux (pour se venger de cet affront, Brantome raconte "qu'elle le foulât aux pieds de son cheval lors d'un défilé") En 1576, elle épouse un homme de son choix, un florentin du nom d’Antinotti dont elle était tombée éperdument amoureuse (Brantome raconte qu’elle l’épousat "par amourette"car il était"bel homme" Mais le tempérament impétueux et fier de la belle Chateauneuf la pousse à poignarder ce mari indidèle en 1577 dans un excès de jalousie. Pierre de l’Estoile relate dans son journal cet évènement qui fit scandale : "...l’ayant trouvé paillardant avec une autre, la belle Chateauneuf tua son mari, virilement, de sa propre main." Malgré ce meurtre, elle n’est pourtant pas inquiétée à cause de la protection qu’elle bénéficie du roi. Entretemps, Renée de Rieux s’est trouvé un autre galant, un provencal Philippe Altoviti qui n'est que simple capitaine des galères. Elle l’épouse en secret en février 1577 et le suit dans son domaine à Marseille. Les rumeurs à la cour prétendent qu’Altoviti l’a enlevé de force et la contraint à l’épouser. En démenti, Renée de Rieux écrit à Henri III le 20 décembre 1577 et dément l’enlèvement et le mariage par force :

"...Sire, devant mon Parlement de Bretagne, je vous avais écrit et fait entendre mon mariage avec Mr d'Altoviti, l'un de vos capitaines de galères, me promettant que vous l'auriez agréable, puisque c'est chose en quoi je me suis contentée, et que de ma seule volonté ai recherché pour vivre avec lui, comme je fais la plus heureuse qui se puisse dire...encore que peut être ses ennemis et les miens le vous puissent avoir déteint d'autres qualités que la mienne... Mais étant arrivée en cette ville (Marseille), j'ai trouvé par avertissement sur que comme votre Majesté a écrit et commandé à Mr de Mevillon, gouverneur de cette ville, se saisir de mon mari et le mettre prisonnier en lieu de sureté, parce que l'on vous avait fait entendre, qu'il m'avait pillée et enlevée, ce qui est du tout, sous votre correction, éloigné de vérité, car ça a été moi-même qui le suis venue trouver en sa maison, comme étant sa femme depuis le mois de février passé. Je vous supplie très humblement, sire, ne vouloir point troubler mon repos et contentement..."

Henri III décide de faire de Philippe Altoviti à l'occasion de son mariage un comte de Castellane.

De son mariage avec Philippe Altoviti, Renée de Rieux a cinq enfants ; deux filles et trois fils : 

  • Marseille d’Altoviti (1577-1606)
  • Emmanuel-Henri d’Altoviti (1578-1634)
  • Clarisse d’Altoviti (v.1580-ap.1610)
  • Philippe d’Altoviti (1583- ?)
  • Henri (v.1585-1620). 

En 1586, Philippe Altoviti écrivit à Henri III précisant que Henri le batard d’Angoulème (fils naturel d’Henri II) correspondait avec la Ligue contre le roi avec le maréchal de Montmorency. Le roi, intrigué, montra la missive au batard d’Angoulème, qui, furieux, se rendit immédiatement à Aix en Provence. Il se rendit à l'auberge de la Tête Noire, qui se trouvait derrière l'église des Carmes d'Aix, pour y trouver Philippe Altoviti qui y séjournait, avant d'assister à l'assemblée des états de Provence. Le capitaine ne put nier le fait, mais demanda pardon à Henri d'Angoulème de l'avoir injustement soupçonné. "...Peu satisfait des excuses, le Grand Prieur tire son épée et blesse Altoviti. L'italien saisit son adversaire à bras le corps, mais un gentilhomme de la suite du Grand Prieur intervient, et par excès de zêle transperce Altoviti. Mais il enfonça trop son épée qui transperça Altoviti, et déchira les entrailles du Grand Prieur. L'italien mourut aussitôt, et Henri d'Angoulème mourut dans d'atroces souffrances huit heures après..." 

Après la mort de son mari, on n'entendit plus parler de la Belle Chateauneuf. Mais elle habitait Marseille où ses 18 000 écus de rente en avait fait une des plus riches habitantes. Les consuls de Marseille l'entretenaient souvent car elle avait gardé de nombreux accès à la cour.

On ignore la date et le lieu de son décès.

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Commentaires
R
Beatrix, une personage de Balzac, raconte cette histoire dans la nouvelle du meme nomme
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